Des sondages démontrent que les pauvres à Hong Kong sont vulnérables du fait de manque de contrats de location légaux et une augmentation des prix par des propriétaires peu scrupuleux.
Photo: une « maison-cage » à Sham Shui Po (May Tse – SCMP).
HONG KONG 香港 – M.Yeung, résident de Sham Shui Po, posséder une maison « fixe » reste du domaine du rêve. Les augmentations de loyer l’ont forcé à déménager trois fois l’an passé. L’homme de 56 ans vit de subsides du gouvernement, environ 4 000 HK$ (371 €), et la moitié est consacrée à louer son appartement. Pour ce prix, il ne trouve que des « appartements » de 2,5 à 3 mètres carrés, sans fenêtre et infestés de puces et cafards.
« Cette soi-disante maison est plus un endroit où je conserve mes quelques affaires », précise M.Yeung qui avait trouvé une fois un endroit sans puce, mais trop cher: 2 400 HK$ par mois.
« Parfois dans certains endroits, les puces sont tellement nombreuses, que j’ai souvent préféré dormir dans des McDonald’s ou des cafés ».
Cependant, même dans ces endroits « minables », les propriétaires augmentent leurs prix d’une semaine à l’autre, forçant leurs « locataires » à quitter rapidement les lieux, et bien que les prix moyens des locations à Hong Kong soient redescendus de 5% par rapport à leur pic historique de Mars 2013, les locations « précaires » continuent d’augmenter.
De récents sondages menés par des groupes sociaux, ont démontré que ceux possédant de faibles revenus connaissent des problèmes particulièrement importants, et qu’ils sont exacerbés par des propriétaires qui n’offrent que des baux à court-terme et augmentent les prix sans préavis.
Un sondage mené sur 300 familles vivant dans des conditions en dessous de la norme à Hong Kong, démontre que 90% espèrent un contrôle plus stricte de ces locations par le gouvernement. 70% se déclarent être sur les listes d’attente de logements sociaux, et 80% ont demandé à bénéficier du fond d’Aide Gouvernemental.
L’Alliance pour le Droit à l’Habitation, un des groupes sociaux qui a conduit ce sondage entre Décembre 2013 et mi-Février 2014, a indiqué que les contrats de location étaient souvent inférieurs à un an, sans garantie aucune de maintient du prix de location. Certains propriétaires refusent même de signer un papier officiel, et la plupart des locataires déclarent avoir dû quitter parfois des lieux avec moins d’un mois de préavis.
Le manque de lois claires fait que les propriétaires ne sont pas sanctionnés quand ils ne respectent pas des règles avec leurs locataires, règles qui ne sont souvent qu’orales.
Les groupes sociaux souhaitent désormais que le gouvernement obligent les propriétaires à signer des baux légaux, et qu’un contrôle plus stricte des loyers soit opéré. Le Bureau des Transports et de l’Urbanisme a indiqué qu’il étudiait actuellement la possibilité d’introduire de telles mesures à Hong Kong, malgré le fait qu’aucun détail ne soit disponible sur ces mesures, à l’heure actuelle.
Lors de sa dernière éviction, M.Yeung n’a eu qu’une semaine pour se retourner. Fort heureusement, grâce à une association il n’a pas fini dans la rue. Il n’a pas pu garder un appartement plus d’une année, une fois, il n’est même resté qu’un mois •
Anthony Lam 林振誠 | |
Correspondant à Hong Kong | |
anthony.lam[at]taipeisoir.net | |