Des dizaines de milliers d’habitants de Hong Kong ont pris d’assaut les rues de l’ancienne colonie ce mardi 1er Juillet, pour pousser encore plus loin la demande démocratique, surtout au lendemain du mouvement Occupy Central.
Photo: AP
HONG KONG 香港 – Les organisateurs avaient prévu une foule de 150 000 personnes au minimum, ils proclament ce soir que plus de 500 000 personnes sont descendues dans les rues pour appeler aux reformes afin de permettre l’élection au suffrage universel de leurs dirigeants, dont le Chef de l’Exécutif.
Cette protestation survient comme tous les ans, depuis 1998, le 01er Juillet, date de la rétrocession en 1997, mais cette année, elle survient au lendemain du référendum non-officiel organisé par Occupy Central, référendum qui aurait recueilli plus de 800 000 bulletins. Le 1er Juillet est férié à Hong Kong.
La foule pacifique portait des bannières et des pancartes demandant d’urgence la démocratie, alors qu’ils marchaient sous la chaleur lourde et moite de ce premier jour de Juillet, dans le quartier des affaires de Central. Certains chantaient « notre gouvernement, notre choix » alors que d’autres appelaient le Chef de l’Exécutif actuel, Leung Chun-ying (梁振英), à démissionner.
Cette année, en plus du référendum qui a bien chauffé les esprits depuis quelques jours, cette année la colère des manifestants focalisait sur le Livre Blanc publié par Pékin il y a une dizaine de jours, publication qui indiquait que l’autonomie Hong Kong n’était pas un dû, mais seulement une « autorisation » de la part du gouvernement central.
« Après le Livre Blanc, nous devons être plus qu’inquiets sur notre avenir dans l’ombre de Pékin », indiquait Jeff Kwok, 28 ans, alors qu’il attendait le départ de la manifestation à Victoria Parc ce mardi vers 14h00. « Le gouvernement de Pékin tente de nous faire comprendre que nous n’avons pas de pouvoir sur notre futur… mais ce n’est pas ce que nous voulons ».
Au devant de la manifestation, certains protestants brûlaient des copies du Livre Blanc, devant un immeuble où étaient réunis des représentants du gouvernement pour participer à une cérémonie célébrant la rétrocession de 1997.
Récemment, Pékin a accepté que les citoyens de Hong Kong élisent leurs dirigeants au suffrage universel dès 2017, mais seulement des candidats qui seraient « autorisés » par le Comité pro-Pékin qui actuellement choisi le gouvernement de Pékin. Pour certains activistes pro-démocratiques, proposer une telle élection de sert à rien du fait que ce ne serait qu’un blanc-seing à la décision de Pékin. Ces activistes, encouragés par le succès du référendum de Occupy Central, et cette manifestation, désirent maintenant lancer un sit-in géant pour bloquer Central et forcer le gouvernement à discuter avec eux de réformes politiques.
A 04h00 ce mercredi matin, bien que la plus grande partie des manifestants étaient rentrés depuis bien longtemps chez eux, quelques manifestants continuaient d’occuper certaines artères de Central grâce à un sit-in, entourés par la Police qui a commencé à procéder à des arrestations •
Olivia Tam 譚美文 | |
Correspondante à Hong Kong | |
olivia.tam[at]taipeisoir.net | |
Photo: la Police prévenant les manifestants, vers 02h00 du matin, qu’ils risquaient d’être arrêtés (SCMP).