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Les bateaux des garde-côtes japonais et taïwanais se sont battus à coup de canon à eau ce mardi matin, après qu’une douzaine de bateaux taïwanais, escortés par des patrouilleurs soient entrés dans les eaux des îles contrôlées par Tokyo.
Photo: AFP.
TAIPEI 臺北 / TOKYO (avec Agences) – La NHK, la télévision publique japonaise, a montré ce mardi à midi, des bateaux des garde-côtes japonais repoussant, au canon à eau, des bateaux de pêche taïwanais, alors que des bateaux des garde-côtes taïwanais répliquaient eux-mêmes avec leurs lances à eau. C’est une nouvelle brèche dans la crise des Diaoyu, qui oppose maintenant depuis plus d’un mois Taiwan, la Chine et le Japon autour de ces petites îles, réclamées par les trois pays, et dont 3 d’entre elles ont été nationalisées il y a quinze jours par Tokyo. Dans un communiqué, le Ministère de la Protection Environnementale (EPA 環境保護署) de Taiwan a indiqué ce mardi que les bateaux des garde-côtes étaient armés, et que le personnel était entraîné au combat maritime réel.
Le secrétaire général du Cabinet japonais, Osamu Fujimura a indiqué lors d’une conférence de presse à 09h00 ce mardi (08h00 heure de Taipei), que 8 navires des garde-côtes taïwanais et 40 bateaux de pêche, étaient entrés dans les eaux japonaises. « Nous avons pris contact avec les autorités taïwanaises, pour leur signifier que nous n’acceptons pas cette intrusion dans les eaux territoriales japonaises », a-t-il précisé. Un porte-parole des garde-côtes taïwanais a indiqué qu’effectivement, 60 bateaux taïwanais étaient proches des îles, quelques-uns à moins de 5 kilomètres, mais toujours dans les 22 kilomètres de la zone d’exclusion territoriale. Après une protestation d’une petite heure, tous les bateaux taïwanais ont quitté la zone selon le Japon.
TAIWAN N’EXCLUE PAS LA FORCE
Ces navires font partie d’une flottille d’une cinquantaine de bateaux de pêche escortés d’une dizaine de garde-côtes qui ont quitté Suao, au Nord de Taiwan, lundi, afin d’affirmer la souveraineté de Taipei sur l’archipel des Diaoyu. Lorsqu’ils sont arrivés à proximité des eaux territoriales japonaises, les garde-côtes nippons ont prévenu ces bateaux taïwanais qu’ils ne devaient pas aller plus loin. Mais un garde-côte taïwanais a répondu par radio : « Ce sont les eaux de la République de Chine (ROC 中華民國) [nom officiel de Taiwan] et nous sommes ici de plein droit ».
« Nous ferons tout pour protéger nos pêcheurs, et nous n’excluons pas d’utiliser la force, si le Japon nous y pousse », a indiqué Wang Chin-wang, directeur de l’Administration des Garde-côtes devant le Yuan Législatif ce mardi. Ce groupe d’îles inhabitées, situé à 200 kilomètres au nord-est de Taiwan et à 400 km à l’ouest d’Okinawa, au sud du Japon, est à l’origine d’une forte montée de tension entre le Japon, qui les contrôle, et la Chine et Taiwan. Ces îles ont des eaux riches en poissons, et des fonds marins, probablement, riches en hydrocarbures, tout l’enjeu de cette tension.
Outre les garde-côtes japonais et les différents navires de Taiwan, cinq navires chinois croisaient près de la zone, à la limite des eaux territoriales japonaises. Chen Chu (陳菊)ng-sheng, le patron de l’Association des Pêcheurs de Suao, a indiqué durant le week-end : « les Diaoyu sont notre zone de pêche depuis des siècles, nous la défendrons avec nos vies s’il le faut, sinon nous perdrions la face devant nos ancêtres ».
LE JAPON RESTE VIGILEANT
M.Fujimura a indiqué que le Japon continuait de surveiller l’évolution de la situation tout en gardant son calme. « Nous devons continuer de prendre des précautions dans cette affaire; et ne pas céder à la pression de Pékin ou Taipei. Les agences responsables vont continuer de travailler ensemble, en coordonnant leurs actions. La position japonaise est claire: du fait des bonnes relations entre Taipei et Tokyo, nous devrions pouvoir résoudre pacifiquement ce problème, nous répondrons calmement à toute provocation ».
En ce qui concerne les relations sino-japonaises elles sont beaucoup plus tendues depuis quelques semaines, alors que des intérêts japonais ont été pris pour cible par des manifestants nationalistes en Chine. Lundi, deux bateaux de surveillance maritime chinois avaient vogué pendant sept heures dans les eaux territoriales nippones près d’Uotsurijima (Diaoyu Dao), la plus grande des cinq îles de l’archipel. Deux navires chinois de l’administration des pêches étaient aussi brièvement entrés dans ces eaux •
En savoir plus sur l’histoire et la géo-politique des îles Diaoyu : Wikipédia > http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Eles_Senkaku
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