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Le rejet de la Chine et les tentatives pour ‘dé-sinifier’ Hong Kong deviennent trop importantes selon un homme d’affaires pro-Pékin, qui a averti ce mercredi contre les efforts de certains de vouloir transformer Hong Kong en cité-état indépendante.
Photo: manifestation la semaine dernière à Sheung Shui où l’Union Jack était de sortie (David Wong).
HONG KONG 香港 – Lew Mon-hung, délégué pour la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois, a fait cette remarque durant un débat ce mercredi matin à la radio publique hongkongaise (RTHK), débat qui l’opposait au Dr Horace Chin Wan-kan, universitaire plaidant pour une autonomie plus large de Hong Kong. M.Lew a précisé qu’il était manifeste que de plus en plus de hongkongais voulais ‘dé-sinifier’ Hong Kong (c’est à dire enlever tout le caractère chinois de la ville: Ndlr). Il a pour cela cité les récentes sorties de l’Union Jack dans des manifestations contre la réforme de l’éducation et contre les illégaux traversant la frontière avec la Chine. La semaine dernière, Chen Zuo’er, ancien officiel de haut rang en Chine, avait déclaré avoir eu le cœur brisé quand il a vu les photos de ces manifestants avec le drapeau du Royaume-Uni à la main (voir notre article: « Un ancien officiel chinois voit rouge (et bleu et blanc) »).
« Lors de l’élection du Conseil Législatif du 9 septembre dernier, de nombreux candidats ont axé leur campagne sur le thème ‘en finir avec le Parti Communiste à Hong Kong’, (…) l’article 1 de la loi basique de Hong Kong précise que le territoire est une partie inaliénable de la Chine, et ce que vous aimiez ou pas la Chine », a rappelé M.Lew. « C’est théoriquement, ridicule, et pratiquement, dangereux de parler de Hong Kong comme d’une ‘cité-Etat’, ce fut une forme de gouvernement privilégiée par l’Allemagne dans le passé avant qu’elle ne devienne un pays au 19è siècle, après l’instabilité engendrée par ce système ».
M.Chin, qui a un PhD en histoire de l’Université allemande de Goettingen, a précisé pour sa part que Hong Kong avait une qualité de pureté qui ferait qu’elle ne « perdrait pas ». Il enseigne désormais l’histoire chinoise à l’Université de Lingnan. Son dernier livre, qui appelle justement à une création d’une ‘cité-Etat’ à Hong Kong, a été adopté comme guide philosophique par de nombreux candidats lors de la campagne, qui voulaient ainsi renforcer l’indépendance de l’ancienne colonie britannique face à la Chine.
« Le gouvernement de Hong Kong n’a pas fait assez pour maintenir la dignité et l’intérêt à travers l’augmentation des interactions avec la Chine », a indiqué M.Chin, « Hong Kong est trop petite pour s’accommoder du nombre de plus en plus important de chinois souhaitant s’installer ici, cela requiert aussi une augmentation de nos standards en matière d’ordre et de civilisation, ce qui manque cruellement en Chine », a-t-il précisé.
A propos de la récente controverse sur l’enseignement du patriotisme chinois à Hong-Kong, projet qui a été finalement partiellement abandonné avant les élections du 9 septembre dernier et après les manifestations massives que le projet a entraîné, M.Lew a indiqué que de nombreux pays enseignaient ou pensaient reprendre l’enseignement de la morale et de l’ordre en classe, « la France est l’un des derniers exemples, il est normal de demander aux citoyens d’être loyaux envers leur pays », a-t-il souligné, ce à quoi M.Chin a demandé si les hongkongais étaient vraiment « chinois », car ils ne paient pas leurs impôts en Chine, et n’ont pas besoin de l’aide du continent, ni en économie, ni en défense, donc encore moins en éducation •
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