L’ancienne Première Secrétaire de Hong Kong, Anson Chan Fang On-sang, a vivement critiqué le gouvernement britannique d’avoir apporté des réponses « profondément décevantes » aux manifestations pro-démocratiques en cours dans la ville, et ce depuis mi-Septembre.
Photo: SCMP
HONG KONG 香港 – Dans un article écrit pour « The Guardian », Mme Chan, qui est désormais à la tête d’un think-thank démocratique modéré, « Hong Kong 2020″, écrit que le Royaume Uni a une responsabilité « morale et légale envers Hong Kong ».
« Tout cela provient naturellement du traité de rétrocession signé en 1984, qui garantissait que le coeur même de Hong Kong, ses valeurs et sa façon de vivre, sa liberté de parole et de rassemblement, seraient respectés jusqu’en 2047, au moins.
Elle s’y plaint également de voir le gouvernement de Londres être passif devant Pékin, sans rien risquer: « son premier instinct est de garder un profil bas; ils veulent que les choses restent comme elles sont, et maintenir les bonnes relations avec la Chine ». Mme Chan qui a été surnommée « la dame de fer hongkongaise » quand elle était Première Secrétaire du gouvernement sous le gouvernement colonial, a toujours été une critique aiguisée de Pékin.
Décrivant le processus de réforme politique initié par le gouvernement de Hong Kong comme étant une « honte », elle écrit que la proposition de Pékin, qui verrait les citoyens voter pour leur chef de l’exécutif sur une liste de candidats approuvée (et donc épurée) par Pékin est « tout bonnement inacceptable ».
« Le rapport du Chef de l’Exécutif Leung Chun-ying (梁振英) aux autorités de Pékin est tout simplement un déshonneur et dévalorise les sentiments des citoyens de Hong Kong », continue t-elle.
Dans un rapport fait à Pékin, CY Leung (梁振英) déclarait que le gouvernement de Hong Kong avait reçu l’aval de sa politique de réforme par les 1 200 membres du comité électoral multipartiste issu des élections de 2012, alors que l’aval provient en fin d’une réunion interne avec quelques 600 conseillers. « De plus ce rapport se permet de dire que l’opinion publique de Hong Kong est favorable à ce mode de nomination, ce qui est ‘malhonnête’, car aucune consultation réelle sur l’opinion publique n’a été faite dans ce sens ».
« Leung, qui est bien au chaud dans la poche de Pékin, va avoir plus que du mal à conserver son pouvoir à Hong Kong, alors que lui et son équipe n’a qu’une petite crédibilité restante auprès des citoyens », poursuit-elle. Selon elle, le seul moyen qu’à désormais Pékin pour assurer la prospérité et la stabilité de Hong Kong, est d’offrir aux citoyens la possibilité d’élire démocratiquement leurs représentants. « Une personne, une voix ».
Photo: manifestation ce week-end à Londres en soutient au mouvement ‘Occupy Central’ de Hong Kong (Suki Mok – DR).
« La plupart de ces jeunes qui manifestent dans les rues actuellement n’ont rien connu d’autre que Hong Kong sous domination chinoise. Ils sont inquiets. Ils sont inquiets à propos des mêmes choses que les jeunes ailleurs, au Royaume Uni ou ailleurs, vont-ils trouver un bon boulot, vont-ils pouvoir acheter une maison ? Maintenant à Hong Kong, il y a deux types de personnes. Ceux qui font de l’argent et qui espèrent que tout va rester calme, puis les autres, qui veulent ce que tout le monde veut, une bonne éducation et une société ouverte ».
Les inquiétudes de Mme Chan ont été répercutées par son ancien patron, le dernier gouverneur de Hong Kong, Chris Patten, samedi, qui avait appelé le gouvernement de Hong Kong à offrir plus de liberté et d’ouverture aux citoyens de la ville •
Anthony Lam 林振誠 | |
Correspondant à Hong Kong | |
anthony.lam[at]taipeisoir.net | |