L’Université la plus importante de Taiwan, l'Université Nationale de Taiwan (NTU 國立臺灣大學), a pris sa décision mercredi dernier, et a donné un « non » ferme et sans appel aux étudiants qui voulaient créer un club ‘BDSM’ (pour Bondage, Domination et Sado-Masochisme), une pratique érotico-sexuelle considérée à la marge.
Photo: compte Facebook du club NTU-BDSM (DR).
TAIPEI 臺北 – Ce club a attiré l’attention des médias depuis quelques jours, du fait de l’image stéréotypée et « jusqu’au boutiste » donnée par les étudiants voulant créer ce club, qui récemment habillés avec des robes et des chaines voulaient caricaturer les étudiants « bien élevés » de la NTU.
La présidente de ce groupe, se faisant appeler Lisa Lu, a indiqué que d’autres campus dans le Monde possèdent ce genre de clubs étudiants, comme Havard par exemple, et que « même si il n’y en a pas à Taiwan, la NTU pourrait être la première a accueillir ce type de club ».
Harvard a donné son feu vert à un groupe BDSM en 2012, mais d’autres universités l’ont fait avant, comme la Iowa State University qui a créé un club de bondage en 2003, et la Conversio Virium à l’Université de Columbia, qui en a créé un dès 1994, indiquant être le club BDSM le plus vieux du monde.
« Ce que tous ces clubs ont en commun est de faire connaître, dans un environnement sécurisé, ce qu’est la culture BDSM à toutes les personnes curieuses », a indiqué M.Lu. « Il n’est pas facile de parler de cette culture dans notre société, le sexe extrême est tabou, et nous faisons face à une incompréhension. Notre but est de simplement explorer la diversité de l’érotisme via des discussions académiques et la pratique », a-t-il indiqué.
Aucun responsable de la NTU n’était disponible afin de commenter la décision de refus. M.Lu s’est déclaré quant à lui très « déçu » par le verdict, mais a indiqué qu’il pensait garder la communication avec l’administration de la NTU afin de faire comprendre ses idées. Il ne prévoit pas d’entrer radicalement en résistance.
« Nous avons déjà tout planifié, nos classes et nos activités, et nous les organiserons (…), par ailleurs, nous allons continuer à discuter avec les autorités de la NTU, afin de faire reconnaître notre club, mais nous refusons de l’étiqueter comme un groupe « artistique » ou « de recherche », et nous insistons sur notre vision réelle et pratique du BDSM » •
Jonathan Chang 張水國