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Depuis mercredi 11h25 (Paris), l’émotion est totale, non seulement en France, où la peur même flotte sur Paris, mais aussi sur le Monde, dans toutes les salles de rédaction, on pense avec tristesse à nos camarades de Charlie Hebdo qui ont été lâchement assassinés lors de leur conférence de rédaction par des assoiffés de religion, des fous de Dieu, en bref, des abrutis. La France perd de grands caricaturistes, dont Cabu, Wolinski … le monde vient de s’apercevoir que la liberté de la presse est bien fragile. Aujourd’hui, à Taipei, le Bureau Français a rendu hommage aux victimes. Nous souhaitions nous y associer. NOUS SOMMES CHARLIE.
Photo: l’hommage du dessinateur du South China Morning Post (南華早報), Harry : « Ceci est une arme dangereuse, jamais à court de munitions » (SCMP).
TAIPEI 臺北 – Il était 11h25 ce mercredi quand deux hommes encagoulés et habillés de noir, tenant des fusils de type kalachnikov, s’extraient d’une Citroën C3 devant les locaux du journal satirique français « Charlie Hebdo », au 10 de la Rue Nicolas Appert. A l’entrée, ils forcent une jeune journaliste, surnommée Coco, qui rapportait sa fille de la crèche toute proche, de leur ouvrir la porte protégée d’un digicode. Entrés, ils abattent immédiatement un ouvrier de maintenance, Frédéric Boisseau, 42 ans, agent de la société Sodexo. Puis ils se ruent au second étage où se tient la conférence de rédaction hebdomadaire. Ils tireront pas moins de 50 balles en quelques minutes.
Coco et sa fille réchaperont à la tuerie, cachées sous un bureau. Dans la salle de rédaction, c’est l’hécatombe, le directeur de la publication, le dessinateur Charb est abattu en compagnie du policier qui était chargé de sa sécurité, Frank Brinsolaro, menacé qu’il était depuis des années après des menaces islamistes proférées à son encontre. Puis se sont les dessinateurs Cabu, Wolinski, Tignous et Honoré, ainsi que l’économiste Bernard Maris, que les lecteurs de l’hebdomadaire connaissaient sous le nom de « Oncle Bernard », sont abattus froidement. Puis les tirs continuent. Elsa Cayat, psychiatre qui passait au crible les faits de société dans la rubrique « Charlie Divan », Mustapha Ourrad, correcteur du journal et un invité, Michel Renaud, fondateur du festival « Rendez-vous du carnet de Voyage de Clermont-Ferrand », sont assassinés. 8 autres personnes sont blessées, dont 4 très grièvement.
Alors qu’ils ressortent plutôt calmement de l’immeuble, criant « Dieu est grand » en arabe, et se ventant d’avoir « vengé le prophète », et d’avoir « tué Charlie Hebdo », dans un français impeccable, ils tombent face à un policier qu’ils abattent froidement, Ahmed Merabet. Ils reprennent ensuite leur C3, et une poursuite s’engage dans les rues de Paris. Place du Colonel Fabien, à l’Est de la capitale, ils heurtent une Volkswagen et blesse la conductrice. C’est elle qui indiquera qu’il y avait en fait trois personnes dans la voiture. Un peu plus loin, après avoir renversé et blessé légèrement un passant, ils heurtent un poteau de trottoir Rue de Meaux, près de la Villette, ils s’emparent avec force d’une Renault Clio et, Porte de Pantin, les policiers perdent leur trace.
Dans la C3 accidentée, sont retrouvés beaucoup d’indices, une carte d’identité au nom de Saïd Kouachi est saisie, la Police remontant vite jusqu’au frère de ce dernier, Chérif Kouachi, islamiste connu et fiché par les Services de la Police anti-terroriste. L’analyse de la voiture arrive également à donner un nom à la troisième personne, il s’agirait de Hamyd Mourad, un jeune homme de 18 ans. La dernière résidence connue des frères Kouachi étant le quartier de la Croix-Rouge à Reims (Champagne), la Police se déploie alors dans la soirée dans cette zone, sans résultat apparemment. Hamyd Mourad, s’est rendu quant à lui, dans un commissariat de Charleville-Mézières (Ardennes), vers 23h00, arguant qu’il avait été au Lycée durant la matinée, avec témoins. Il est pour le moment, avec 6 membres de la famille proche des frères Kouachi en garde à vue.
Aussitôt mercredi soir, l’émotion a été immense dans le monde, avec des rassemblements dans toutes les grandes villes de France, mais aussi d’Europe. Le Président français François Hollande, mercredi soir a décrété trois jours de deuil national, avec mise en berne des drapeaux. Jeudi matin, alors que personne n’était encore remis de la terrible hécatombe de mercredi, une policière était abattue à Montrouge, près de Paris, d’une décharge de kalachnikov, les deux suspects prenaient la fuite. Un a été arrêté par la Police quelques instants plus tard, pour le moment, aucune relation n’est faite entre les deux affaires.
Ce jeudi à midi (heure de Paris), une minute de silence était observée pour les 12 victimes de ce mercredi partout en France, et dans les ambassades et représentations françaises à l’étranger. Ainsi, à Taipei, Olivier Richard, le directeur du Bureau français de Taipei, a observé cette minute de silence à 19h00 avec des amis, des invités, dont le directeur du Bureau Economique Européen de Taipei, Frédéric Laplanche. Des rassemblements sont prévus à Taipei et à Kaohsiung notamment pour s’associer à la douleur internationale suite à cet acte.
Lors d’une conférence de presse, Zhang Ming-zhong, directeur général du Département aux Affaires Européenne du Ministère des Affaires Etrangères (MOFA 中華民國外交部), a indiqué avoir envoyé un message de condoléances officielles du gouvernement de la République de Chine (ROC 中華民國) à M.Richard •
Chou Djie-hong
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