Un Mirage 2000-5 s’est écrasé mercredi près de Luxeuil en Haute-Saône, dans une zone boisée proche de la base de l’armée de l’air d’où il avait décollé, et son pilote de nationalité taïwanaise est mort dans ce crash aux circonstances encore floues.
Photo: un appareil similaire à celui qui s’est écrasé ce matin (DR).
PARIS (Agences) - L’appareil, « qui effectuait une mission d’entraînement, s’est écrasé au nord-est de Luxeuil sur la commune de Froideconche » peu après 10H00, a indiqué le service d’information et de relations publiques de l’armée (Sirpa) de l’air dans un communiqué. « Le pilote, de nationalité taïwanaise, est décédé dans cet accident », a-t-il précisé. Selon un porte-parole du Sirpa Air, ce lieutenant-colonel de 37 ans était « un pilote confirmé, avec 1.300 heures de vol » sur ce modèle d’avion, dont l’armée taïwanaise est équipée.
Il était depuis deux ans en France en application d’un accord technique entre les deux pays, pour partager leurs « expériences opérationnelles ». Une « enquête a été diligentée pour déterminer les circonstances précises » de l’accident du monoplace, a ajouté le Sirpa. « L’avion s’est écrasé dans une zone boisée, a priori, il n’y a aucun risque pour les habitations au sol », a déclaré le procureur de Vesoul, Jean-François Parietti, précisant que des témoins avaient vu « une boule de feu s’écraser », mais que les circonstances de l’accident restaient inconnues. L’enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie aérienne de l’air de Villacoublay.
« Tous les moyens disponibles du groupement de gendarmerie de Haute-Saône et ceux de la brigade de gendarmerie de l’air de la base de Luxeuil ont été mis à disposition des enquêteurs », ont indiqué les gendarmes du département. Selon le maire de Froideconche, Henri Passard, l’avion est tombé en forêt à environ 500 mètres des habitations, à une dizaine de kilomètres de la base aérienne BA 116 de Luxeuil.
« Pour le moment, personne ne peut approcher du lieu de l’accident pour des raisons de sécurité. Il faut d’abord vérifier quels armements étaient à bord », a expliqué M. Passard. Selon ses informations, « le pilote aurait tout fait pour éviter de tomber sur des habitations ». La déflagration du crash a « causé quelques légers dommages à un hangar artisanal, dont certaines vitres ont été brisées, et à une vieille bâtisse inhabitée », a indiqué à l’AFP le préfet de Haute-Saône, Arnaud Cochet. Il a précisé que l’avion transportait quelque 7.000 litres de kérosène menaçant de se déverser dans un étang.
« Pour l’instant, il y a une légère pollution de kérosène dans cet étang d’une superficie d’environ 100 mètres sur 40, mais elle est limitée et relativement facile à isoler », a dit le préfet précisant que l’appareil s’était écrasé dans la région dite des « Mille étangs ». « Les pompiers sont sur place pour empêcher le carburant de se déverser totalement dans l’étang à proximité du crash, puis dans le vaste réseau hydraulique qui alimente les stations de pompage desservant elles-mêmes quelques milliers d’habitants », a-t-il expliqué. Depuis dix ans, une douzaine d’accidents mortels impliquant des avions militaires ont été recensés en France. Selon les archives de l’AFP, ils ont fait 22 morts et impliqué 14 appareils, y compris celui détruit dans l’accident de mercredi •
Carte de la zone d’écrasement (lefigaro.fr)