La Chine a convoqué l’ambassadeur de Birmanie pour une réunion à Pékin après qu’un avion militaire birman ait lâché une bombe sur un village dans la province frontalière du Yunnan tuant quatre personnes, a indiqué le Ministère des Affaires Etrangères chinois ce samedi.
Photo: avions de combat birmans (Facebook).
PEKIN 北京 – Les forces gouvernementales de Birmanie se battent contre des rebelles à la frontière avec la Chine depuis le mois dernier; Pékin (北京) a exhorté la Birmanie à faire « retomber la température ».
Mais la Birmanie nie qu’une bombe de ses forces armées soit tombée en Chine et a déclaré que les rebelles auraient tiré sur la Chine pour créer un malentendu. La Chine a précisé que la bombe est tombée vendredi dans un champ de canne à sucre près de la ville de Lincang (臨滄), dans la province chinoise du Yunnan (雲南). Neuf personnes ont été blessées, quatre sont mortes, rapportent les médias officiels.
L’incident est survenu quelques jours après qu’un obus perdu par la Birmanie ait détruit une maison en territoire chinois, sans faire de victime, mais suscitant la condamnation de Pékin. Des dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup d’entre elles d’origine chinoise, ont fui les combats dans la région chinoise de Kokang en territoire birman. La région de Kokang est le seul état à majorité chinoise en Birmanie. Depuis l’indépendance du pays, cette région subit souvent des rebellions anti-gouvernementales.
Le Vice-ministre des Affaires Etrangères chinois Liu Zhenmin (刘振民), a exhorté l’ambassadeur de Birmanie, Thit Linn Ohn, d’enquêter sur le pourquoi du comment cette bombe est tombée sur ce village, et de prendre des mesures pour assurer la sécurité de la zone frontalière.
Un porte-parole de l’armée de l’air chinoise a indiqué que des avions avaient été envoyés pour patrouiller à la frontière et renforcer la protection de l’espace aérien chinois.
Un responsable du Bureau de la présidence birmane a précisé que les forces armées du pays étaient en lien avec l’Armée Populaire de Libération (PLA 中国人民解放军) et qu’elle était informée des opérations aériennes, qui ont été effectuées. « Les objectifs de toutes nos attaques aériennes étaient à l’intérieur de notre territoire, » a indiqué le responsable, Zaw Htay, aux journalistes.
La Birmanie a accusé des mercenaires chinois de se battre avec les rebelles, et a exhorté Pékin à coopérer pour empêcher des « attaques terroristes » lancées depuis le Yunnan. La Chine a nié que des attaques aient été lancées à partir de son territoire.
La Chine et la Birmanie partagent une frontière commune de 2000 kilomètres •
Sunny Chen 陈雅琦 | |
Correspondante à Pékin | |
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