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Elis Kurniasih, avait 33 ans. Elle était employée de maison, de nationalité indonésienne, elle est morte ce lundi soir après avoir été écrasée, il y a 6 jours par un bloc de pierre de 60 kilos alors qu’elle dormait sur le balcon d’un dortoir géré par son agence de placement.
Photo: SCMP
HONG KONG 香港 – La jeune femme est décédée à l’Hôpital Pamela Youde Nethersole de Chai Wan (西灣). Il y a 5 jours, un bloc de maçonnerie s’était détaché de la façade de l’immeuble, sur King’s Road , où elle passait la nuit.
Elle laisse derrière elle une fille de 10 ans, et un fils de 13 ans. Son oncle, surnommé Sudrajat, qui était arrivé à Hong Kong depuis l’Indonésie au lendemain de l’accident, s’est déclaré très triste, mais déterminé à comprendre les raisons exactes du drame. « La famille ne peut pas accepter ce drame, parce qu’il n’a pas été naturel, mais causé par une négligence humaine ».
Quand Sudrajat a téléphoné à la maman d’Elis, Ani, pour lui annoncer qu’elle ne reverrait plus sa fille vivante, cette dernière a perdu totalement le contrôle, pleurant et hurlant au téléphone, selon l’oncle de la jeune femme.
De plus, sur un plan matériel, mais également dramatique, Sudrajat a indiqué que maintenant il cherchait de l’aide alors que la facture hospitalière allait être exorbitante, du fait que sa nièce avait besoin de plus de 40 poches de sang par jour, qu’elle était sous dialyse et qu’elle avait subi trois opérations plus une amputation de sa jambe gauche. L’oncle a essayé de contacter l’agence ou Elis était employée, en vain pour le moment. La jeune femme était le seul support financier de la famille.
Lundi matin, l’hôpital l’avait par ailleurs informé que les soins ne pourraient pas continuer plus de deux jours, car le cerveau d’Elis avait été trop endommagé, que sa pression artérielle était trop basse, et que ses pupilles restaient dilatées sans réaction.
Photo: le bloc de béton de 60 kilos qui s’est détaché et a écrasé la jeune femme. Ce bloc est en fait une protection de fenêtre placée au-dessous d’un climatiseur (DR).
Quand l’incident est survenu, dans la nuit de mardi à mercredi dernier, Elis dormait sur un balcon allongée sur un matelas avec une amie, indonésienne également qui a échappé par miracle au bloc de pierre. Pour le moment aucun contact n’a eu lieu entre l’agence de placement, Sunlight Employment Agency, et la famille, a précisé une officielle travaillant pour l’Agence des Travailleurs Migrants, Edwina Antonio. Elle a précisé que l’agence allait aider la famille à trouver de l’aide légale et qu’une enquête de Police était en cours.
Mme Antonio a précisé que ce cas mettait en lumière le fonctionnement inhumain de ces agences de placement, « qui ne fournissent pas de protection aux êtres humains qu’elles emploient, et les traitent comme de simples objets ». Selon elle, d’autres travailleurs indonésiens ont rapporté depuis l’accident que ce genre d’abus étaient courants, et que souvent, faute de place dans les dortoirs des agences, ils étaient obligés de dormir sur un matelas sur des terrasses ou des balcons.
Elis vivait depuis quelques jours dans ce dortoir appartenant à son agence, attendant de signer un nouveau contrat d’embauche. Elle travaillait depuis trois ans à Hong Kong •
 | Anthony Lam 林振誠 |
| Correspondant à Hong Kong | |
| anthony.lam[at]taipeisoir.net | |
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