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Le voyage du Premier Ministre sur les petites routes tortueuses du Yunnan pour rejoindre le village reculé de Zhenghe, pose certaines questions.
Photo: Wen Jiabao (温家宝) à Yiliang (Xinhua).
PEKIN 北京 – Cela fait 10 ans qu’il est Premier Ministre, et Wen Jiabao (温家宝) a toujours été le premier représentant du gouvernement à se rendre sur tous les désastres qui se sont produits aux quatre coins du pays. Beaucoup apprécient sa façon de réconforter les victimes en montrant de la compassion, en offrant une petite phrase poétique. Mais, les 9 heures de voyage vendredi, dans le comté reculé de Yiliang, où 18 jeunes enfants ont été tués dans une école primaire du village de Zhenghe, emportée par une coulée de boue, sonnent bizarrement alors que certains experts parient sur son intérêt politique réel à quelques jours d’un changement politique majeur.
Après un vol vers la ville de Zhaotong, M.Wen a fait la route pendant 6 heures pour le village de Zhenghe. Arrivé, il a déposé une gerbe de fleurs pour honorer les victimes et a rencontré les familles. Le Premier Ministre a demandé aux officiels de faire de la sécurité de leurs enfants leur priorité en reconstruisant l’école. Il a rencontré les officiels de la province pour un débriefing de la catastrophe un peu avant minuit, avant de rencontrer des résidents rescapés du séisme de septembre ce samedi matin, très tôt. M.Wen était déjà venu dans la région en septembre, après le séisme qui y avait tué 90 personnes. La coulée de boue du village de Zhenghe serait une conséquence de ce séisme, déclenchée probablement par une réplique.
Certains observateurs pensent désormais que les visites de hauts responsables semblent bien disproportionnées en particulier du fait que certains désastres similaires à la coulée de boue de Zhaotong se sont déjà produits en Chine sans que ça n’attire le moindre représentant de Pékin. Certains voient même un intérêt politique à la visite de M.Wen, juste quelques semaines avant qu’il ne quitte son siège au Comité Central du Politburo. « C’est entièrement raisonnable de dire qu’il essaie de sauver sa bonne image, mais c’est inutile du fait que nous avons vu trop souvent ses larmes », a indiqué Zhang Lifan, historien à Pékin
« Ce qui me semble aussi étrange, c’est un accident très triste, mais il n’était pas nécessaire de voyager aussi longtemps pour se rendre sur une catastrophe alors que donner des ordres par téléphone était suffisant » a précisé Yuan Weishi, historien basé au Guangzhou •
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