Taiwan a convoqué le représentant du Japon dimanche afin de protester contre la «provocation» d’un groupe de militants nationalistes japonais. Ceux-ci ont débarqué sur une île contestée territorialement, en mer de Chine orientale.
Photo: Ambassade du Japon à Pékin vendredi: des dizaines de manifestants protestaient pour demander au Japon de quitter les îles Diaoyu (AFP).
TAIPEI 臺北 – Un groupe d’environ 150 personnes, militants de droite et élus japonais, avait embarqué samedi à bord d’une vingtaine de bateaux pour les îles Senkaku – îles Diaoyu pour Pékin. Une dizaine d’entre eux ont posé le pied, dimanche matin à l’aube, sur l’une de ces îles sous contrôle de Tokyo et réclamées par la Chine et par Taiwan.
Le ministre Taiwanais des Affaires étrangères Timothy Yang a immédiatement convoqué Tadashi Imai, qui représente le Japon. Les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques.
«Cet acte de provocation n’a fait qu’attiser les tensions en mer de Chine orientale», a indiqué le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué.
EXPULSIONS
Le mois dernier, des navires gardes-côtes japonais et Taiwanais s’étaient percutés à proximité de ces îles contestées, alors que le vaisseau Taiwanais y escortait des militants.
«Les îles Diaoyu appartiennent à la République de Chine (ROC 中華民國) (nom officiel de Taiwan), d’un point de vue historique, géographique et de droit international. La propriété territoriale de la République de Chine (ROC 中華民國) est irréfutable», ajoute le communiqué.
«Les actes et l’argumentaire unilatéraux de ce groupe de personnes japonaises ne peuvent pas changer cette réalité et le gouvernement japonais doit immédiatement cesser cette action», indique-t-il.
Cet événement intervient à peine 14 jours après que Tokyo a expulsé 14 manifestants pro-Pékin de Hong-Kong et Macau, qui avaient débarqués sur la même île.
OCCUPATION SOURNOISE
L’archipel a déjà été fin 2010 le théâtre d’une querelle, quand le Japon avait arrêté un chalutier chinois qui avait percuté deux de ses navires garde-côtes.
Taiwan, jusque-là relativement silencieux, avait déjà durci le ton samedi en parlant «d’occupation sournoise» à propose de la présence du Japon sur ces îles disputées. C’est la première fois que Taiwan utilise ces termes à l’égard du Japon dans ce conflit territorial.
Le Japon reconnait officiellement Pékin comme représentant de la Chine mais entretient des relations commerciales et culturelles étroites avec Taiwan, une colonie japonais de 1895 à 1945 • (AFP)