Le conseiller de Mme Suu Kyi a été intronisé Président de la Birmanie ce mercredi, un rôle qui devrait le voir devenir une figure pro-démocrate alors que toute la nation birmane est derrière lui pour changer le pays émergeant d’une longue période militaire.
Photo: EPA
NAYPYIDAW (Birmanie) – Htin Kyaw a pris le pouvoir officiellement ce mercredi, en lieu et place de l’ancien Général Thein Sein qui a commencé certaines réformes politiques et sociales depuis 2011. Mme Suu Kyi, 70 ans, dont le parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), est arrivé vainqueur des élections en Novembre dernier, sécurisant 80% du Parlement, ne peut pas devenir Présidente, du fait qu’elle fut mariée à un étranger, et que la Constitution l’en empêche.
La transition a eu lieu dans la capitale créée par la junte militaire, Naypyidaw, ayant remplacé Rangoun en 2005.
Portant une chemise col Mao de la couleur du Parlement, le nouveau Président, 69 ans, a indiqué qu’il serait « fidèle au peuple de la République de l’Union du Myanmar [Birmanie: Ndlr](…) Je respecterai la Constitution et les lois de la République, et je prendrai toutes mes responsabilités ». Le Président Kyaw est un camarade d’école de Mme Suu Kyi.
Aung San Suu Kyi, qui n’a pas réussi à faire changer la Constitution pour devenir Présidente, a choisi ainsi de placer à ce poste un homme de sa garde rapprochée. Elle-même sera à la tête d’un « super ministère » nouvellement créé, comprenant notamment les Affaires étrangères.
Trois représentants de l’Armée étaient également présents à l’intronisation du Président, un signe d’une transition en douceur entre la junte militaire et le nouveau gouvernement démocratique. La nation birmane, 51 millions d’habitants, a mis une forte espérance dans cette transition, alors que le pays émerge d’une longue domination par des généraux répressifs et paranoïaques qui ont coupé le pays du reste du monde.
La NLD a promis de donner la priorité à l’éducation et la santé, domaines dans lesquels la Birmanie est l’un des plus mauvais élèves au niveau mondial en termes de budget.
Un autre grand chantier attend l’équipe d’Aung San Suu Kyi : les conflits armés ethniques. Dans plusieurs régions frontalières, des groupes rebelles réclament plus d’autonomie et affrontent les forces gouvernementales. Et dans l’ouest du pays, des milliers de musulmans rohingyas vivent toujours déplacés dans des camps •
Stella Ke 柯美玉 | |
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