Le géant taïwanais Hon Hai Precision Industry Co. (鴻海) et le groupe japonais Sharp sont enfin parvenus à s’entendre ce mercredi en vue du rachat « historique » du second par le premier, espérant signer un contrat définitif samedi, mais pour un montant significativement réduit.
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TAIPEI 臺北 – Le montant de la transaction a été diminué de quelque 100 milliards, à 389 milliards de yens (quelque 3 milliards d’euros), en raison de nouveaux éléments communiqués après un premier accord datant de fin février.
Selon un communiqué commun, diffusé à la presse ce mercredi à Taipei, Hon Hai va acquérir 26,14% du capital de Sharp, une filiale du groupe fera quant à elle l’acquisition de 66% du capital, une transaction qui fera date dans l’histoire industrielle japonaise.
Des documents transmis tardivement par Sharp sur sa situation financière ont nécessité de plus amples examens par Hon Hai qui a voulu ensuite revoir les termes de la transaction. Les discussions supplémentaires ont duré un mois et les deux groupes ont chacun réuni mercredi leur conseil d’administration pour valider le compromis trouvé.
« Si le montant de la transaction a été réduit, il n’y a en revanche pas de modifications sur les investissements prévus par la suite » dans les diverses activités de l’entreprise, a précisé Sharp, signifiant que le projet industriel, lui, restait le même.
Cité dans le communiqué, le patron de Sharp, Kozo Takahashi, s’est félicité de cette union à même « d’accélérer l’innovation ».
Terry Gou (郭台銘), fondateur du groupe taïwanais devenu le numéro un mondial de la sous-traitance électronique, s’est dit « enchanté » de cette « alliance stratégique », qualifiée d’historique. « Nous avons beaucoup de choses à accomplir, je suis convaincu qu’ensemble nous parviendrons à libérer le vrai potentiel de Sharp et atteindre des sommets », a commenté cet homme d’affaires qui convoitait Sharp depuis des années.
Les deux groupes exploitent déjà conjointement une usine de dalles-mères LCD de grandes dimensions au Japon, à Sakai.
Sharp, un des fleurons de la cité industrielle d’Osaka (ouest), s’est retrouvé dans une situation financière catastrophique du fait d’une concurrence féroce que ses technologies LCD de pointe n’ont pas suffi à combattre après la crise financière de 2008-2009. Un redressement par ses propres moyens était de son propre aveu devenu impossible.
Cet emblématique groupe nippon, qui n’était à ses débuts en 1916 qu’une fabrique japonaise de boucles de ceinturons « bien serrés » et de crayons « bien taillés » (en un mot ‘sharp’), a préféré passer sous pavillon taïwanais que d’être démantelé par un fonds semi-étatique japonais qui proposait de le fusionner en partie avec une autre entreprise de LCD, Japan Display •
Mao Mei-fang 毛梅芳 | |
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