Les sud-coréens ont voté ce mercredi pour renouveler le Parlement. Le parti conservateur Saenuri de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye perdrait sa majorité absolue au Parlement, selon les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote. Ce résultat, s’il se confirme, est une surprise.
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SEOUL – Les sondages avaient auparavant annoncé que le Saenuri conforterait sa majorité absolue, en profitant de la division de l’opposition de gauche. Le vote de mercredi n’aura toutefois que peu d’impact sur la conduite des affaires de ce pays où l’essentiel du pouvoir est aux mains du chef de l’Etat. Le mandat unique de cinq ans de Mme Park s’achèvera en 2018.
D’après la Commission électorale nationale (NEC), le taux de participation était de 58 % contre 54,2 % il y a quatre ans. Les premières estimations montrent que le Saenuri, le parti conservateur au pouvoir, devrait essuyer une défaite imprévue au profit du camp d’en face. Il perdrait sa majorité absolue au Parlement en se contentant d’obtenir moins de 135 sièges contre 146 actuellement. En d’autres mots, le parti de la présidente Park Geun-hye resterait la première formation dans l’hémicycle, loin d’atteindre cependant son objectif.
De son côté, le Minjoo, la première force de l’opposition, aurait obtenu des scores meilleurs que prévu notamment à Séoul et dans ses environs, alors que le Parti du peuple, le second camp d’opposition, aurait dominé la ville de Gwangju, le fief électoral traditionnel du Minjoo. Ils disposeraient respectivement de 108 et de 36 sièges. Quant au Parti de la justice, une autre formation minoritaire, il en assurerait cinq alors que 12 candidats indépendants en sortiraient vainqueurs.
Les résultats définitifs du scrutin devraient être disponibles tôt ce jeudi matin. Ils joueront un rôle crucial dans la désignation des candidats à la présidentielle de décembre 2017. La défaite d’aujourd’hui du Saenuri mettrait davantage en péril la réforme économique du gouvernement de Park Geun-hye dont le mandat quinquennal s’achèvera début 2018.
Les élections à l’Assemblée nationale, unique chambre du Parlement, sont traditionnellement dominées par les sujets de politique intérieure.
La campagne a été marquée par les divisions, tant au sein de la majorité, en proie à des luttes entre factions, que de l’opposition, qui s’articule désormais autour de deux partis. En conséquence, l’abstention risque d’être forte, notamment parmi les jeunes. Découragés par un taux de chômage record – 12,5 % en février – ces derniers semblent se désintéresser complètement de ce scrutin.
Outre l’économie, le débat s’est principalement articulé autour de la sécurité, alors que les tensions sur la péninsule se sont aggravées depuis le quatrième essai nucléaire de la Corée du Nord, le 6 janvier, suivi de tirs de missiles (en mer) et de menaces à répétition.
Vendredi, la dictature communiste de Pyongyang réitérait une série d’injures à l’encontre de Park Geun-hye, qualifiée de « femme maléfique » emprunte de bellicisme. Mais comme le notent les observateurs, les tensions avec le Nord ont tendance à favoriser le vote conservateur •
Kim Chung-Ae | |
Correspondante à Séoul | |
kim.chungae[at]taipeisoir.net | |