Les filles qui connaissent une puberté décalée par rappport à leurs amies, le développement des seins en particulier, peuvent présenter un fort risque de dépression, selon une étude.
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HONG KONG 香港 – Des chercheurs ont analysé des données sur le timing de la puberté chez près de 5 800 adolescent(e)s hongkongais(es), et en parallèle le taux de dépression depuis 1997.
Pour les garçons, le développement tôt ou tardif de l’appareil génital ne pose aucun problème particulier, mais pour les filles, un décalage d’une année en plus ou en moins par rapport à leurs amies, peut mener à un accroissement du risque de dépression de 17% par année de décallage.
« Le développement des seins chez les filles est plus visible que le développement du pénis et des testicules chez les garçons », a indiqué la chercheuse à l’origine de l’étude, Mary Schooling, de l’Université de Hong Kong.
« Le développement de la poitrine chez les filles est fortement lié à un changement majeur, au rôle social de la jeune fille, et il est parfois difficile de le gérer ».
Pour comprendre le lien existant entre le timing de la puberté, et la dépression chez l’adolescente, les chercheurs ont travaillé sur les rapports de développement génital des jeunes hommes et femmes ciblées, recoupant ces rapports avec des informations de développement de dépression chez ces mêmes patients, notamment avec des questionnaires remplis obligatoirement lors de la scolarité par les parents quand les enfants ont 14 ans.
Généralement le développement des seins commence chez les filles à 9/10 ans; alors que l’apparition des premiers poils pubiens commence vers 11 ans. Chez les garçons, le développement du pénis commence vers 11 ans, les premiers poils apparaissant vers 12 ans.
Mme Schooling admet cependant qu’il manque quelques informations pour affirmer ses dires, c’est à dire, est-ce que les déclarations sont exactes ?, et quid de l’environnement familial ? Le stress des patients est complètement inconnu, ce genre de facteur peut déporter ou avancer la puberté.
Le Dr.Carolyn McCarty, pédiatre et psychologue à l’Université de Washington, indique pour sa part que « cette étude est dans la ligne par rapport à ce qui est connu aux Etats-Unis. Les filles connaissant une puberté en avance, ont plus de risques de développer une dépression ou un désordre alimentaire ».
« Le moment de l’apparition des premières règles n’a pas été pris en compte dans l’étude, mais est également un facteur influençant la santé mentale des adolescentes », indique le Dr.Paul Kaplowitz, endocrinologue à Washington, et partie prenante de l’étude de Hong Kong •
Anthony Lam 林振誠 | |
Correspondant à Hong Kong | |
anthony.lam[at]taipeisoir.net | |