Les médias en Chine n’ont rapporté sur les trois dernières années qu’environ 1 000 cas d’abus sexuel d’enfants, mais une expert pense qu’il y en a, en fait, sept fois plus, les enseignants étant les principaux coupables.
Photo: archives SCMP
PEKIN 北京 – Selon un rapport sous-titré « Enquête sur les abus sexuels à l’encontre des enfants chinois », publié par « Girls Protection », une organisation à but non-lucratif, formée par des femmes journalistes chinoises, afin d’alerter sur le problème, les médias continentaux ont rapporté 968 cas d’abus sexuel contre des enfants, entre 2013 et 2015.
Le rapport a été cité par Xinhua, à l’occasion de la Journée de l’enfance, célébrée le 1er Juin en Chine, afin d’exhorter les consciences sur ce problème de société, et attirer sur le manque d’information du public à propos de ces abus.
Sur les 968 cas rapportés depuis trois ans, ce sont plus de 1 790 mineurs qui ont été impliqués dans ces affaires.
Wang Dawei, psychologue criminelle auprès de l’Université Publique et Populaire de Sécurité de Chine, a indiqué à Xinhua que les cas d’abus sexuels sur enfants sont très peu rapportés dans les médias, avec à priori un sur sept rapporté aux autorités seulement.
Sur 503 cas rapportés en 2014, « Girls Protection » a découvert que 442, soit 88%, ont été perpétrés par des personnes connues des victimes, et qui ont ainsi un accès facile aux enfants en utilisant leur position de force, c’est à dire bien souvent des professeurs, quand ce n’est pas dans la sphère familiale.
Sur 125 cas rapportés en 2013, 43 avaient été commis par des professeurs, alors que 14 avaient été commis par des voisins ou des parents des victimes. En 2015, 40% des 340 cas rapportés avaient été commis par des professeurs.
L’an dernier, un ancien professeur a été condamné à mort et exécuté en Juillet, pour avoir violé et abusé de 26 écolières de son école dans la Province du Gansu (甘肃). La Cour de Justice avait indiqué que cette punition avait été prise du fait de l’impact négatif de ce genre d’affaire. « Il a saisi l’avantage sur des enfants timides et encore immatures, et a commis son crime dans les salles de classe, les dortoirs … » avait indiqué la Cour.
En 2013, une affaire de pédophilie était apparue dans une école de la Province du Jiangxi (江西), où un professeur de 62 ans, avait violé plusieurs écolières, dont les familles étaient de pauvres travailleurs migrants. Par pénétration anale et génitales, il avait contaminé ces enfants avec une maladie sexuellement transmissible.
Les enfants étaient à l’époque âgées de 8 et 9 ans et avaient été diagnostiquées à plusieurs niveaux d’infection par MST. « Il aimait placer deux doigts avec de la craie dans mon sexe. Ca faisait mal, même après quand je marchais », indiquait une victime.
Les enfants avaient été infectés d’herpès génital, certains portant d’importants foyers d’infection. Les docteurs avaient notamment indiqué que ce niveau d’infection ne pouvait pas avoir été créé uniquement par
une « simple pénétration » par des doigts, même sales, et qu’une pénétration sexuelle avait dues avoir eu lieu. La plupart des jeunes filles ont été guéries sans séquelles, certaines garderont des possibilités de redévelopper la maladie toute leur vie.
Le rapport, indique que la plupart des abus d’enfants en Chine ne sont pas rapportés longtemps après les évènements et que la plupart des parents préfèrent étouffer les affaires pour ne pas se sentir coupables ou honteux •
Sunny Chen 陈雅琦 | |
Correspondante à Pékin | |
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