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Cheng Hung-yi, ancien animateur d’un programme politique télévisé à Taiwan, ‘The Talking Show’, a fait savoir sa préoccupation quant aux changements inquiétants et à la sinisation des médias taïwanais, ce qui peut, selon lui, mettre en danger la liberté de la presse à Taiwan.
Photo: manifestation contre la vente de Next Media ce samedi à Taipei (AFP)
TAIPEI 臺北 – Le talk show de M.Cheng, diffusé par SET-TV a été suspendu en Mai, à cause, officiellement, de ses tendances à trop critiquer la Chine. « Les changements récents dans les médias à Taiwan sont flagrants, il est de plus en plus difficile de critiquer Pékin, et les sources des médias de Taiwan sont de plus en plus les agences de propagande chinoises, ‘People’s Daily’, ‘Xinhua News Agency’, et ‘China Central Television’ », a indiqué M.Cheng, précisant que ces changements peuvent être vus dans la vie de tous les jours, et dans la domination d’une rhétorique pro-chinoise dans les quotidiens taïwanais, et que certains médias taïwanais parlent de moins en moins facilement des affaires chinoises ‘gênantes’.
« Le favoritisme pro-chinois peut être vus dans les quotidiens de Taiwan chaque jour, notamment récemment avec des articles d’allégeance, durant le 18è Congrès du Parti Communiste » a indiqué M.Cheng. M.Cheng a fait ses commentaires alors qu’il participait au lancement ce samedi à Taipei du nouveau livre du commentateur politique Chung Nien-huang, ‘My Talking life’ (我的大話人生). M.Chung était dans le passé, un invité récurant du talk show de M.Cheng. L’évènement était aussi suivi par Ellen Huang, ancienne conseillère auprès de l’ancien Président Chen Shui-bian (陳水扁), et le directeur de l’Académie Démocratique du Parti Démocratique (DPP 民主進步黨), Ho Po-wen.
M.Chung a déclaré que l’influence chinoise avait pénétré les opérations du talk show bien avant qu’il ne soit suspendu. Dans son nouveau livre, il a révélé que le management de SET-TV avait graduellement mis en place des restrictions sur l’émission pour faire passer ses idées pro-chinoises. « En premier, le Président de la station-TV, qui a des relations commerciales avec des compagnies chinoises, a demandé au programme d’arrêter ses critiques répétées envers la Chine. Ensuite, le programme n’a plus pu faire référence aux affaires tibétaines, pas plus qu’au massacre de Tiananmen en 1989 ou au Falun Gong », indique M.Chung.
« La chute de ce programme est le sommet de l’iceberg des interférences chinoises à Taiwan (…) la Chine immisce ses pinces désormais dans toutes les chaînes de télévision taïwanaises, manipulant les opérations, les informations, et mettant en danger la liberté de presse si chère aux taïwanais eux-mêmes » a indiqué M.Chung. Ancien journaliste, habitué à collaborer avec ‘Apple Daily (蘋果日報) Taiwan’, M.Chung déclare dans son livre que l’impact de la Chine dans les médias taïwanais commence à se faire sentir. Il cite pour exemple, un propriétaire de groupe média chinois, récemment rencontré sur le continent, qui lui disait seulement lire le ‘Liberty Times (自由時報)’ (quotidien taïwanais), car il était différent. « Les autres journaux de Taiwan, désormais ne sont pas différents du ‘People’s Daily’ chinois », lui a indiqué ce patron. « Ce qu’a connu ‘Talking Show’ est similaire à ce qui arrive à ce pays. Taiwan est voué a être avalé et muselé par la Chine, peu importe la qualité de ce que furent ses médias dans le passé… » a précisé M.Chung •
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