Le président américain Barack Obama a déclaré lundi, à son arrivée à Rangoon, que son déplacement en Birmanie visait à « tendre la main de l’amitié » à une nation en mutation, abandonnant un régime de persécutions pour la paix.
Photo: le Président américain Barack Obama a rencontré Aung San Suu Kyi à sa résidence de Rangoon ce lundi (AP).
RANGOON, Birmanie (Avec Agences) – « Vous nous donnez de l’espoir et nous sommes les témoins de votre courage », a ajouté Barack Obama en s’adressant à la foule. Par une journée chaude et humide, le président Obama a atterri lundi matin à Rangoon, en compagnie de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Des dizaines de milliers de personnes s’étaient massées dans les rues pour apercevoir le convoi circulant à travers la ville. Beaucoup agitaient des drapeaux américains et tentaient de prendre des photos avec leurs téléphones.
Barack Obama a rencontré l’opposante et défenseur de la démocratie, Aung San Suu Kyi, dans la maison où elle a été assignée à résidence pendant plusieurs années. Il a déclaré à cette occasion qu’on ne pouvait pas nier « la liberté de l’Homme ». Le président américain devait également rencontrer le président birman Thein Sein, qui a entamé d’importantes réformes dans le pays.
Selon la Maison Blanche, le président américain a également évoqué la situation des violences inter-ethniques dans l’Etat de Rakhine, où plus de 110.000 personnes, principalement des musulmans de la communauté Rohingya, ont été déplacées. Les Nations unies ont déclaré que les Rohingya étaient l’un des peuples les plus persécutés du monde.
Certains défenseurs des droits de l’Homme ont estimé que le gouvernement birman, qui détient toujours des centaines de prisonniers politiques et lutte pour contenir des violences inter-ethniques, n’avait pas fait suffisamment d’efforts pour mériter la visite personnelle de Barack Obama. Celui-ci a précisé: « Il ne s’agit pas d’une approbation du gouvernement birman », dimanche lors d’une conférence de presse en présence de la Première ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra. « C’est une reconnaissance du processus en cours dans ce pays, que personne n’avait prévu même il y a un an et demi, deux ans », a-t-il ajouté.
Barack Obama, premier président américain à se rendre en Birmanie, a conclu cette visite historique par un discours à l’Université de Rangoon dans lequel il a salué les progrès réalisés par le pays dans son chemin vers la démocratie, l’encourageant à poursuivre ses efforts. Signe de la bonne volonté du gouvernement birman, 66 détenus ont été remis en liberté dont au moins 44 prisonniers politiques, lundi, a déclaré un ancien prisonnier d’opinion, Soe Tun. L’amnistie avait été ordonnée dimanche à la télévision d’Etat. Il s’agit de la deuxième vague d’amnistie cette semaine •