Le lancement éventuelle par la Corée du Nord d’un satellite ne pose pas de menace directe pour la sécurité de Taiwan en raison de la grande distance entre les deux pays, a indiqué un officiel du Bureau de Sûreté Nationale (NSB 中華民國國家安全局) ce lundi.
Photo: Un soldat nord-coréen devant la fusée Unha-3 au centre spatial Tangachai-ri, le 8 avril 2012 (Archives AFP).
TAIPEI 臺北 – Pyongyang a annoncé samedi son intention de mettre sur orbite entre le 10 et le 22 décembre un satellite d’observation terrestre après un précédent lancement en avril qui s’était soldé par un échec. L’annonce du régime communiste, sous le coup de multiples sanctions internationales, après deux essais nucléaires réalisés chacun en 2006 et 2009 dans la foulée d’un tir de fusée/missile, a provoqué une vive réaction de Washington, de Tokyo et de Séoul notamment.
Les scientifiques nord-coréens ont « analysé les erreurs qui ont été faites lors du précédent lancement en Avril » – qui fut un échec – et nous avons travaillé pour améliorer la précision du satellite et la fusée porteuse » indique un rapport gouvernemental publié par l’agence officielle de presse de Pyongyang. Alors que la Corée du Sud organisera le 19 décembre prochain son élection présidentielle, le plan de lancement de ce satellite par le voisin du Nord soulève des préoccupations internationales.
En réponse à certaines interrogations politico-médiatiques, notamment de la part du député du KMT, Lai Shyh-bao (賴士葆), le directeur-général adjoint du NSB, Chang Kuang-yuan a déclaré que le lancement n’affecterait pas Taiwan du fait que la trajectoire prévue par le satellite est loin de l’île. Quant à savoir si la Corée du Nord va lancer un satellite ou un missile, le Ministre de la Défense Kao Hua-chu (高華柱) a déclaré que, bien que les technologies impliquées dans les deux types de lancements sont transférables, les missiles et les satellites sont basés sur des systèmes de lancement différents.
« Des renseignement pris sur le lancement de la fusée nord-coréenne qui a échoué en Avril dernier ont suggéré qu’il s’agissait plutôt d’un satellite et pas d’un missile guidé », a indiqué M.Kao, ajoutant qu’il restait à voir ce que la Corée du Nord allait lancer cette fois-ci.
Les Etats-Unis ont dénoncé une « grande provocation » et rappelé que « toute utilisation par la Corée du Nord de la technologie des missiles balistiques est une violation directe des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». Dimanche, le ministère taïwanais des Affaires étrangères a publié une déclaration exhortant la Corée du Nord à prendre au sérieux les préoccupations de la communauté internationale à l’égard de son idée.
« Pyongyang se doit de contribuer à maintenir la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne et dans la région d’Asie de l’Est, en conformité avec la Résolution 1874 du Conseil de Sécurité des Nations Unies », a indiqué le communiqué. La Résolution, adoptée en 2009, stipule que la Corée du Nord n’est pas autorisée à effectuer des essais nucléaires ou tout tirs recourant à une technologie approchant celle des missiles balistiques •