Les six prisonniers attendaient une décision du Président sur leurs demandes de grâce, et ils n’auraient pas dû être exécutés, a précisé un défenseur des droits humains ce jeudi à Taipei.
Photo: les activistes opposés à la peine de mort hier ont manifesté devant le Yuan de contrôle de Taipei contre le Président du Yuan, Wang Chien-shien, qui avait fait l’éloge des exécutions, ce vendredi 21, de six prisonniers (Fang Pin-chao).
TAIPEI 臺北 – Les manifestants ont également demandé au Yuan de Contrôle d’examiner la décision prise par le Ministre de la Justice Tseng Yung-fu qui a procédé à la signature des ordres d’exécution. Brandissant des pancartes condamnant les exécutions et les remarques de M.Wang, qui avait fait savoir que l’exécution des condamnés à mort est une manifestation de la justice et qu’il louait M.Tseng pour sa décision de signer les ordres d’exécution, des militants ont appelé M.Wang à s’excuser et accusé M.Tseng, d’avoir pris de manière illégale la décision d’exécution des prisonniers .
« C’est le droit le plus formel de M.Wang de soutenir la peine capitale. Cependant, en tant que Président du Yuan de Contrôle, il aurait dû lancer une enquête sur la signature des ordres d’exécution, au lieu de louer cet homicide légalement mené par le Ministère de la Justice », a déclaré Kao Yung-cheng, un avocat des droits de l’homme préconisant depuis longtemps l’abolition de la peine capitale. M.Kao a précisé que, conformément à l’article 6 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), « toute personne condamnée à mort a le droit de solliciter la grâce ou la commutation de sa peine ».
« M.Tseng savait que tous les prisonniers exécutés avaient sollicité une grâce présidentielle, et le Bureau présidentiel a également confirmé qu’elle avait reçu ces demandes », a déclaré M.Kao. « Par conséquent, les six n’aurait pas dû être exécutés avant que le Bureau présidentiel n’ait répondu ».
Après que le président Ma Ying-jeou (馬英九) ait procédé, et à la ratification via le Yuan Législatif, et à l’adoption d’une loi sur l’imposition du PIDCP et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels; les deux pactes internationaux gérant les droits fondamentaux de l’homme se voient accorder le statut de lois nationales. «Ainsi un fonctionnaire du gouvernement qui prétend qu’il ou elle agit conformément à la loi doit agir selon les textes de ces deux conventions », a précisé M.Kao.
Un membre du Contrôle Yuan, Yeh Yao-peng, a accepté la demande des manifestants et a promis de lancer une enquête sur la responsabilité administrative du Ministère sur les exécutions. M.Wang est actuellement en congés et en voyage à l’étranger, il n’a donc pas pu rencontrer les manifestants •