Des milliers de propriétaires et d’agriculteurs craignent que leurs propriétés ne soient expropriées si la deuxième phase du projet ‘Tamhai New Town’ est approuvée.
Photo: des députés du DPP assistaient à une conférence de presse au Yuan Législatif de Taipei hier et ont appelé à l’arrêt de la deuxième phase du projet de développement ‘Tamhai New Town’ dans le district de Tamshui, New Taipei City (Wang Yi (王毅)-sung).
TAIPEI 臺北 – Des agriculteurs du district de Tamshui à New Taipei City ont protesté hier contre un projet de développement urbain proposé par l’Agence de la construction et de l’aménagement (CPA), craignant qu’en plus de la saisie forcée des terres, le projet pourrait être nuisible à l’environnement.
« Je vis dans une petite maison avec un petit lopin de terre qui s’y rattache. Je cultive des légumes sur mes terres pour ma propre consommation (…) Je ne vis pas une vie de fantaisies, mais je dirais que ma vie est bonne – que vais-je faire si vous [le gouvernement] m’otez ma terre ? », a déclaré un propriétaire foncier, d’une soixantaine d’année, Su Shu-yuan, lors d’une conférence de presse au Yuan Législatif. Elle a déclaré qu’afin de conserver sa terre, elle a exprimé son opposition à l’expropriation des terres dans des lettres adressées au Bureau présidentiel, au CPA, au Yuan de Contrôle, au Ministère de l’Intérieur et même au gouvernement de New Taipei City », mais qu’aucun ne semblait vraiment se soucier de qu’elle demandait.
« Je sais que vous essayez tout ce que vous pouvez pour nous convaincre, mais je suis absolument opposée à ce projet. Ne pensez même pas à prendre ma terre. Je veux vivre comme j’ai toujours vécu », a-t-elle ajouté. Mme Su, ainsi que des milliers d’autres propriétaires de la région, sont en état de révolte contre la deuxième phase de la Ville Nouvelle de Tamhai, un projet qui devrait être soumis à un examen final le mois prochain. Les expropriations de terres pourraient commencer dès que le projet sera approuvé.
Le projet de Tamhai consiste en un projet d’urbanisme proposé pour la première en 1992 afin de créer une nouvelle ville en utilisant 1 756 hectares de terres – couvrant pas moins de six villages agricoles – au Nord de Tamsui, projet urbain qui pourrait accueillir 300 000 personnes provenant de la région métropolitaine de Taipei qui est désormais surpeuplée.
Après 20 ans de développement, la première phase du projet a été réalisée sur 446 hectares. Cependant, alors que la zone de la première phase a été conçue pour 130 000 personnes, seules 13 000 y ont pour le moment déménagé. La deuxième phase du projet, couvre 1 168 hectares de terres – dont 871,33 hectares de terres agricoles qui sont pour la plupart, encore utilisées pour la production agricole. Huang Jui-mao, professeur agrégé au Département Agricole de l’Université de Tamkang (TKU 淡江大學), a indiqué que la deuxième phase était un pur « mensonge ».
« Malgré les investissements réalisés au cours des 20 dernières années, la majorité des logements sont encore invendus, tandis que pas moins de trois quarts des terres réquisitionnées dans la première phase du projet de cette ville nouvelle sont encore inoccupées », a-t-il précisé. « Comment pouvez-vous passer à la deuxième phase maintenant, d’autant plus que la surface de la deuxième phase est beaucoup plus grande que la première ? ». Il a ajouté qu’alors que les pénuries alimentaires deviennent une préoccupation mondiale et que l’autosuffisance alimentaire est un problème à Taiwan, « pourquoi prendre encore sur les terres agricoles à la périphérie d’une agglomération pour un développement aléatoire ? »
Huang Tsung-chuan un agriculteur menacé par le projet a quant à lui émis des doutes sur le trafic automobile et les questions environnementales: « Tamshui est connectée à Taipei par l’intermédiaire d’une bande étroite. Le trafic se porte déjà très mal, comment pouvons-nous gérer 300 000 habitants supplémentaires ? » a indiqué M.Huang. « Le gouvernement veut construire une voie rapide surélevée à travers la mangrove le long de la rivière Tamshui mais cela va sérieusement endommager l’écosystème de cette mangrove ». Le Directeur général du CPA, Yeh Shih-wen (葉世文), qui est apparu à la conférence de presse, a indiqué qu’il allait présenter les préoccupations des résidents lors de la réunion d’examen •