Plusieurs vols ont été annulés et retardés ce dimanche alors qu’un épais brouillard a enveloppé Pékin et d’autres parties de Chine pour la troisième journée consécutive. La qualité de l’air dans la capitale chinoise est même désormais « hors index ».
Photo: la visibilité très réduite ce dimanche après-midi à Pékin (AP).
PÉKIN – Au moins 25 vols intérieurs et internationaux en provenance et à destination de ‘Beijing Capital International Airport’ ont été annulés dimanche matin. Des vols ont été également affectés dans le Hebei, le Hunan, le Yunnan, le Guizhou, le Zhejiang, le Jiangsu, le Jilin, le Heilongjiang et le Sichuan, avec une visibilité réduite à moins de 100 mètres dans certains aéroports. Le Centre municipal de surveillance de l’environnement de Pékin affirmait ce dimanche que la densité de particules PM2.5 a dépassé les 700 microgrammes par mètre cube dans de nombreuses régions de Pékin. L’Organisation mondiale de la santé considère un niveau de sécurité de moins de 25 microgrammes par mètre cube par jour.
Les PM2.5 sont des particules minuscules de moins de 2,5 micromètres, soit environ 1/30e de la largeur moyenne d’un cheveu humain. Elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons, la mesure de ces particules est considérée comme un reflet plus fidèle de la qualité de l’air que les autres méthodes. L’ambassade américaine publie également des données pour les PM2.5 sur Twitter, et interprète ces données selon des normes plus strictes. Le centre Municipal de Pékin a recommandé ce dimanche que les enfants et les personnes âgées restent à l’intérieur, et que les habitants d’une manière générale évitent les activités extérieures.
Les relevés étaient ‘hors index’, c’est à dire au-delà de ce qui est mesurable pendant 24 heures jusqu’à 10 heures ce dimanche, pour 18 relevés horaires de la capitale chinoise. L’index maximum était de 755, ce qui correspond à une densité de 886 microgrammes de PM2.5 par mètre cube. L’indice mesuré par la ‘US Environmental Protection Agency’ monte à seulement 500, et l’agence indique qu’un indice de plus de 300 génère automatiquement un avertissement de santé et place la zone touchée en « situation d’urgence ».
Ce dimanche, alors que certaines personnes préféraient rester à l’intérieur avec des purificateurs d’air branchés, les rues de la capitale étaient encore assez encombrées et on y voyait le spectacle familier des embouteillages du trafic classique des dimanches soirs dans les rues principales. Un jeune couple se promenait dans le quartier central des affaires, en portant des masques blancs sur leurs visages. Il s’agissait de deux touristes taïwanais qui ont indiqué qu’ils les avaient apporté avec eux parce qu’ils avaient entendu que la pollution de Pékin était assez importante.
A 11h, ce dimanche, le consulat américain de Chengdu, au sud-ouest de la Chine dans la province du Sichuan, a enregistré une mesure de PM2.5 encore plus élevé qu’à Pékin à 333 microgrammes par mètre cube, selon le consulat américain de Chengdu sur Twitter: #CGChengduAir. L’indice de pollution de l’air à Shanghai a atteint un niveau « très malsain » de 288 samedi, mais a depuis chuté à un niveau plus modéré de 115. Dans le sud de la Chine, à Guangzhou, la pollution de l’air était de 152 ce dimanche matin, ce qui a été classé comme « malsein », selon l’ambassade américaine de Guangzhou.
Le brouillard a réduit la visibilité de ces derniers jours dans plusieurs villes, dont Chengdu, Jinan, Wuhan, Xian et Zhengzhou (郑州). Dans la province du Shandong, un épais brouillard a diminué la visibilité à moins de 50 mètres et a conduit à la fermeture de plus de 20 routes. Les PM2.5 résultent de la combustion des carburants des véhicules et des centrales électriques. « Les conditions météorologiques sont un facteur de la mauvaise qualité de l’air récente, notamment avec un manque de vent ce qui signifie que les polluants peuvent facilement s’accumuler et ne parviennent pas à se dissiper », a déclaré Pan Xiaochuan, professeur au département de santé publique à l’Université de Pékin. « Cependant, la pollution récente ne signifie pas qu’il y a une augmentation de l’émission de polluants ».
L’air de Pékin a commencé à s’empirer jeudi. Le centre de surveillance a déclaré que la pollution devrait stagner jusqu’à au moins mardi. Plusieurs autres villes, dont Tianjin sur la côte Est de Pékin et à Wuhan, dans le Sud de la Chine, ont également signalé une grave pollution au cours de ces derniers jours •