Quelques semaines à peine après que les autorités chinoises aient effacé les charges contre ‘Yum Brands’ et ‘McDonald’ alors qu’ils avaient été accusés d’avoir servi du poulet contenant des produits chimiques, les médias locaux attaquent à nouveau les entreprises emblématiques américaines, alors qu’un rapport démontre que des restaurants chinois vendent de la viande à peine meilleure.
Photo: un restaurant KFC en Chine (DR).
PÉKIN – Le journal d’état ‘Shanghai Daily’, citant un rapport de ‘china.com.cn’, un portail d’informations du gouvernement central, a déclaré ce jeudi que l’un des plus grands fournisseurs en Chine de ‘McDonald’ et ‘KFC Yum’, avait acheté du poulet malade dans des fermes et les avaient revendus à des restaurants, et pas seulement les fast-foods – une information démentie par le gouvernement local de la province centrale du Henan. Les journaux chinois et les sites Internet ont également critiqué certaines entreprises nationales, mais les experts de l’industrie indiquent que les multinationales sont plus les objectifs les plus importants des médias, notamment du fait de leur notoriété.
« KFC et McDonald retiennent l’attention des médias parce que ce sont les plus grands chaînes de restauration rapide en Chine. Tout le monde les connaît et tout le monde en parle », a déclaré Tan Xiaoxue, journaliste du portail d’informations ‘Sohu.com’. « Il y a quelques chaînes locales impliquées, telles que ‘Country Style Cooking’, mais ils ne peuvent pas être comparés avec des marques internationales, qui ont une notoriété bien plus grande et un impact sur les consommateurs. »
Dans ce cas de poulet toxique, ‘china.com.cn’, cite un responsable non identifié de l’entreprise ‘Doyoo’ – qui fournit KFC et McDonald – qui déclare que le poulet était tombé malade mais avait été tout de même abattus et expédiés dans plusieurs chaînes de fast-food, y compris les deux géants américains. Cependant, le gouvernement local de Hebim la ville d’origine de ‘Doyoo’ a déclaré ce mercredi qu’il n’avait trouvé aucune preuve de cette allégation dans des sondages préliminaires. En réponse au rapport de ‘china.com.cn’, la filliale de ‘Yum’ en Chine a déclaré qu’elle suivait de près la situation. « Si Doyoo est reconnu coupable d’avoir commis des actes répréhensibles, il sera soumis à un châtiment sévère », a indiqué l’entreprise propriétaire de la chaine KFC, via son compte de microblog officiel.
Les responsables de McDonald en Chine et ceux de ‘Doyoo’ n’ont pas pu être joints pour commenter l’affaire. La semaine dernière, ‘Yum’ a averti que les ventes en Chine – où il réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires et de son résultat opérationnel à travers le monde – avaient reculé plus que prévu au quatrième trimestre 2012, citant la mauvaise publicité faite par l’examen par le gouvernement de son approvisionnement en poulet. L’entreprise a été impliquée au cours du mois passé dans une affaire déclenchée par un rapport officiel de la ‘China Central Television’ (CCTV 中国中央电视台), qui avait déclaré que certains des poulet fournis à KFC et à McDonald contenaient des taux importants de médicaments antiviraux et des hormones de croissance.
Après enquête, la ‘Food and Drug Administration’ de Shanghai a indiqué que les teneurs en antibiotiques et stéroïdes dans les poulets de KFC étaient en dessous du seuil de sécurité. ‘Yum’ lavé de cette mauvaise pub, la semaine dernière a tout de même déclaré que la perte de clients durant cette affaire allait être difficile à juguler. Peine perdue, samedi dernier, c’est l’agence officielle Xinhua, qui en a remis une couche. Dans un éditorial, elle déclarait: « les excuses de ‘Yum’ sont enracinées dans son arrogance et sa propension à traiter injustement les consommateurs chinois, qui généralement considèrent les marques étrangères comme étant plus sûres et de meilleure qualité que les marques nationales (…) D’autres multinationales affichent la même attitude, en capitalisant sur les lacunes existante dans la législation et la réglementation chinoise afin d’échapper à la punition ».
Kevin Der Arslanian, un analyste d’affaires au ‘China Market Research Group’ à Shanghai, a déclaré que le gouvernement adoptait une position ferme contre les entreprises étrangères, en particulier dans le secteur alimentaire, étant donné les préoccupations d’ordre publics sur la sécurité. « Ils est dur pour eux de montrer qu’ils sont conscients de ces préoccupations quand il s’agit de sécurité alimentaire », a-t-il dit; « Je ne pense pas que ce soit injuste de spécifiquement cibler les marques étrangères. Ces marques, KFC en particulier, se sont positionnées comme de qualité saine et élevée, et donc si il y a des scandales il est juste qu’ils soient plus durement touchés ». Pourtant, depuis quelques jours tous les médias locaux se joignent à l’attaque.
Chen Xiaoxiang, un journaliste au ‘Hangzhou Metropolis journal Express’, a déclaré que ses rédacteurs avaient choisi de ne pas couvrir les histoires salissant KFC parce que les violations de sécurité sont un problème beaucoup plus important pour les entreprises nationales. « Nous voulons croire que ces entreprises internationales opèrent déjà de manière relativement bien réglementée, et comparé avec beaucoup de petits chaînes chinoises, qui ont un style plus proche de l’atelier, elles sont plus dignes de confiance », indique t-il. « Leurs problèmes sont souvent mineurs par rapport à des problèmes de qualité pour de nombreuses entreprises locales … L’attention des médias, devrait plutôt être mise sur les sociétés mal réglementés chinoises » •