L’économie chinoise a rebondi au dernier trimestre de l’année dernière, mais l’optimisme a été tempéré par la reprise d’alertes qui pourraient rendre à nouveau l’économie vulnérable face à un éventuel ralentissement du commerce mondial.
Photo: des travailleuses fabriquant des vêtements dans une usine de la province du Anhui, photo non datée (REUTERS).
HONG KONG 香港 – La croissance a atteint 7,9% au cours des trois derniers mois de 2012, relançant la deuxième plus grande économie du monde qui était un peu affligée par un profond ralentissement économique depuis le début de la crise mondiale en 2008, selon des statistiques ce vendredi. La croissance totale pour l’année se situe à 7,8%; la plus faible en Chine depuis les années 1990.
« Nous pensons que la croissance s’élèvera au-dessus de 8% au premier semestre de cette nouvelle année », a déclaré Mark Williams de Capital Economics. « Je ne pense pas que la Chine ait besoin de nouvelles mesures de relance économique pour le moment ». Le ralentissement en 2012 est dû en grande partie à des contrôles imposés par le gouvernement pour calmer le boom de l’immobilier et l’inflation alimentée par une relance économique massive décidée par Pékin en réponse à la crise. Mais le ralentissement s’est aggravé alors que la demande des exportations chinoises a chuté de façon inattendue, augmentant le risque de pertes d’emplois et de troubles.
Les prévisionnistes s’attendaient à une reprise en début d’année 2012, mais la reprise a mis du temps, après que la demande d’exportations de la Chine ait souffert de la reprise lente de l’économie américaine et des problèmes de la dette européenne. Les prévisionnistes indiquent que la Chine ne pourra pas relancer seule l’économie mondiale, et qu’il est impératif que l’amélioration se fasse aussi aux Etats-Unis et en Europe.
« L’économie n’est pas complètement stabilisée », déclare l’analyste de ‘IHS Global Insight’, Ren Xianfang dans un rapport. « Alors que la demande intérieure semble revenir à la normale, le rebond général est plutôt anémique… ». Cette semaine, la Banque mondiale a réduit ses prévisions de croissance pour la Chine cette année, passant de 8,6% à 8,4%. La croissance pourrait subir un revers si l’investissement en Chine se calme ou s’affaiblit, a indiqué la banque. Une baisse de 5% de l’investissement pourrait faire tomber de 1,4% la croissance cette année et de 6% les importations.
Un autre ralentissement de la Chine pourrait provoquer un nouveau choc mondial. Cela nuirait à la demande de technologie américaine et européenne et de biens de consommation, ainsi que de composants industriels fournis par ses voisins asiatiques : le minerai de fer, le cuivre, le pétrole ainsi que d’autres marchandises en provenance d’Australie, du Brésil et d’Afrique.
Pékin tente de maintenir artificiellement sa croissance, en se basant sur la consommation intérieure plutôt que sur des exportations et de l’investissement, mais la consommation augmente plus lentement que ce que voudraient les autorités. A tel point que cela force le gouvernement à soutenir la croissance en injectant de l’argent dans l’économie par des dépenses dans des constructions d’infrastructures publiques.
Cependant, la reprise progressive intervient alors que les nouveaux dirigeants du Parti Communiste sous le commandement de Xi Jinping (习近平) vont prendre le pouvoir dans quelques jours. Ce nouveau gouvernement va cependant être sous pression pour maintenir une augmentation progressive des revenus, ce qui les obligera à réduire la dépendance sur les bas salaires et rendre les entreprises plus efficaces et productives. La Banque mondiale et d’autres conseillers les ont exhortés à lutter contre la domination des entreprises publiques et de promouvoir l’entreprise privée – des changements qui feront face à l’opposition des entreprises d’Etat politiquement favorisées •