Les hospitalisations pour troubles respiratoires ont augmenté de 20% depuis quelques semaines suite au brouillard de pollution qui frappe la capitale chinoise, selon les médias d’état hier, qui exigent une plus grande ouverture du gouvernement sur la question de pollution.
Photo: à Pékin, un homme tentait de se protéger de la pollution ce vendredi après-midi (EPA 環境保護署).
PEKIN 北京 – Le nombre de patients admis dans les différents hôpitaux de la capitale chinoise pour des problèmes respiratoires a augmenté d’un cinquième ces derniers jours, selon l’édition du ‘Beijing Morning Post’ ce vendredi. La moitié des personnes admises à l’hôpital pour enfants de la ville sont atteints d’infections respiratoires, a indiqué le journal, citant des médecins.
La CCTV, la télévision d’Etat, a cité Zhong Nanshan (钟南山), le président de l’Association médicale de Chine qui avait révélé la dissimulation de l’épidémie de SRAS en 2003, qui a déclaré: « la pollution de l’air est beaucoup plus effrayante que le SRAS, car elle affecte le cœur et les veines ». Le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) avait causé 299 morts en Chine. Dans le monde, il y avait eu 8 098 cas dans 29 pays, et 774 décès.
Le ‘China Daily (中国日报)’ a pour sa part exhorté le gouvernement à révéler plus de détails sur les causes de la pollution, en déclarant que les ministères se devaient de fournir des données crédibles. « Sans ces informations, la promesse du gouvernement de s’attaquer au problème n’est plus crédible », indique le quotidien. La pollution dans la capitale met en lumière le problème des émissions de la combustion du charbon des centrales électriques et les fumées d’échappements des véhicules dans les rues engorgées.
Les personnes âgées, les jeunes et les personnes ayant des problèmes de santé dans la ville comptant 20 millions sont invités à rester à l’intérieur ou à porter des masques de protection, s’ils devaient s’aventurer à l’extérieur – alors que des dizaines de vols ont été annulés à l’aéroport international après que la visibilité ait chuté de façon spectaculaire depuis le début de la semaine.
Pékin a ordonné la fermeture d’urgence des usines, mais des experts indiquent que des contrôles plus radicaux sont nécessaires pour combattre efficacement le problème. Le magnat de l’immobilier et blogueur Pan Shiyi – qui compte 14 millions de fidèles sur son compte ‘Sina Weibo (微博)’, une version continentale de Twitter – a lancé une campagne en faveur d’une loi sur le droit à l’air propre. Il avait attiré plus de 46 000 signatures en fin de journée hier.
Les utilisateurs de médias sociaux ont réagi avec colère aux commentaires d’un responsable du Ministère de la Protection de l’Environnement, qui a indiqué que les pays développés ont mis jusqu’à 50 ans pour résoudre leurs problèmes de pollution. « Il faudra des années et des années et cela coûtera tout leur argent aux contribuables », a écrit un utilisateur de Weibo (微博).
L’indice de l’Ambassade américaine sur la qualité de l’air à Pékin s’élevait à 207 hier après-midi, situation jugée « très mauvaise », mais moins mauvaise qu’en début de semaine où le même indice culminait à 500 mardi. Les prévisionnistes ont indiqué ce vendredi soir que le brouillard épais allait commencer à se disperser durant la nuit alors que des vents forts sont arrivés sur le Nord de la Chine •