L’ancienne vice-Présidente Annette Lu (呂秀蓮) a proposé ce lundi que les eaux entourant les îles contestées des Diaoyu dans la mer de Chine orientale soient transformées en une zone démilitarisée du fait des tensions croissantes dans la région.
Photo: Central News Agency (CNA 中央通訊社)
TAIPEI 臺北 – « Pour trouver une solution au différend territorial, la zone doit être neutre et désignée comme une zone de protection marine » a indiqué Mme Lu ce lundi lors d’une conférence de presse. « Toutes les forces de l’armée, la marine et les forces aériennes doivent être retirées de la zone afin d’en assurer la stabilité et la paix », a indiqué Mme Lu.
Malgré son appel à la neutralité de la région, l’ancienne vice-présidente a souligné que les îles Diaoyu appartiennent à Taiwan à la fois géologiquement et historiquement. Elle a suggéré que le gouvernement permettent à des organisations internationales de procéder à une exploration géologique de la région pour étayer la revendication territoriale de Taiwan.
Mme Lu, qui a servi en tant que vice-Présidente lors des deux mandats du Président Chen Shui-bian (陳水扁) de 2000 à 2008, a déclaré que sa proposition avait le même objectif que celle du président Ma Ying-jeou (馬英九) intitulée « l’initiative de paix pour la Mer de Chine Orientale », qui consiste à mettre de côté le conflit de souveraineté. Mais contrairement à l’initiative du Président Ma, qui a également appelé à la mise au point en commun des ressources dans la région, Mme Lu a précisé qu’elle pensait que les parties concernées devraient éviter les projets de développement à proximité des îles.
Les îles Diaoyu, appelées Senkakus au Japon, sont actuellement contrôlées par le Japon, mais sont également revendiquées par Taiwan et la Chine. Les disputes territoriales sur la région se sont multipliées depuis que le gouvernement japonais a acheté trois des îlots qui composent les Diaoyu à leur dernier propriétaire privé en Septembre dans le but de mettre en lumière la revendication de souveraineté du pays.
Au cours des derniers mois, des navires chinois de surveillance maritime et des aéronefs ont souvent été aperçus près de l’archipel, ce qui a soulevé des inquiétudes sur l’éventuelle possibilité d’un conflit militaire avec le Japon. Weng Ming-hsien, directeur de l’Institut d’études stratégiques à l’Université de Tamkang (TKU 淡江大學), a déclaré que dans le traitement de la question de Diaoyu, Taiwan devrait solliciter l’appui des États-Unis, qui reconnaît le contrôle administratif du Japon sur le groupe d’îles, mais ne prend pas position quant à la souveraineté ultime.
Taiwan devrait éviter de donner l’impression qu’elle se joint à la Chine sur la question des Diaoyu, un scénario qui inquiète Washington, selon M.Weng. « Taiwan a besoin de maintenir des relations amicales avec le Japon en vue de protéger les droits de pêche près des îles Diaoyu, mais aussi pour continuer une interaction pacifique avec la Chine », a-t-il précisé •