A minuit, le jour de la Nouvelle Année, la tradition veut qu’il faille brûler un bâton d’encens dans un temple, pour s’attirer bonne fortune. Cette tradition, comme chaque année, a créé le chaos dans les temples partout dans l’île, à minuit la veille du Nouvel An lunaire, des milliers de fidèles ont tenté d’être les premiers à mettre leur bâton dans l’encensoir pour s’assurer une bonne chance.
Photo: des fidèles dans le temple de Lungshan à Taipei ce dimanche (REUTERS).
TAIPEI 臺北 – Chaque année, dans tous les temples, petits et grands à travers le pays, un épais brouillard de fumée d’encens enveloppe les fidèles qui prient pour la chance aux premiers rayons du soleil de la Nouvelle Année. A Taipei, des milliers de personnes – y compris des touristes étrangers et des journalistes – se sont rassemblés devant le Temple de Xingtian avant que l’horloge ne sonne les douze coups de minuit, marquant la nouvelle année, attendant fébrilement pour être les premiers à planter leur bâton dans l’encensoir, ou simplement pour assister au spectacle.
« C’est assez inconfortable », se plaignait des personnes dans la foule, coincées dans une masse vivante qui se déplaçait lentement vers le brûleur d’encens, chaque personne avait plusieurs bâtons à brûler de l’encens dans leurs mains. D’autres se plaignaient tout simplement d’un manque d’ordre. La course, cependant, n’est pas nécessaire, du moins selon le folklore taïwanais a souligné un expert, Liu Huan-yue, qui soulignait que le bâton d’encens du début de l’année est une chose personnelle qui n’a pas besoin d’être le premier.
Le Nouvel An lunaire est la fête la plus importante du calendrier chinois et de nombreux mythes et légendes entourent l’origine du festival, y compris le plus populaire – l’histoire du monstre ‘Nian’, qui est un homophone du mot ‘année’ en chinois. Selon les légendes, le monstre est censé vivre dans une forêt de montagne profonde. C’est la raison pour laquelle la Chine ancienne a commencé à célébrer la Nouvelle Année lunaire. La bête féroce, dit-on, sortirait de sa cachette à chaque printemps pour attaquer les gens, surtout les enfants, aux alentours du Nouvel An lunaire. Pour l’effrayer, les gens recourent alors à des pétards pour faire du bruit, allument des feux et utilisent la couleur rouge pour les habits, les décorations… le tout pour effrayer la bête et la renvoyer dans son repaire de montagne.
Selon la légende taïwanaise, le dieu de rang inférieur le « singe de la lampe », qui s’occupe des lampes à huile dans les ménages, se serait plaint des manières des mortels auprès de l’Empereur des Dieux. Le « singe de la lampe » était en colère à propos de l’ignorance des mortels de son existence, l’homme fut accusé d’être ingrat et peu disposé à travailler dur. L’empereur des dieux – l’Empereur de Jade – a décidé de couler Taiwan dans la mer, à la veille du Nouvel An lunaire comme punition.
Informés de cette mauvaise nouvelle, les habitants de l’île tristes se sont alors habillés de leurs plus beaux habits et se sont préparés en cuisinant les aliments les plus savoureux afin de partager avec les membres de leur famille et leurs amis ce qu’ils pensaient être leur dernière nuit. La fête s’est développée dans le banquet de la Nouvelle Année. L’habitude taïwanaise est de rester debout, coûte que coûte durant la première nuit de l’Année Lunaire pour attendre de voir si l’île va couler.
Selon la légende, l’Empereur de Jade a finalement retiré sa punition après avoir découvert que « le singe de la lampe » avait menti au sujet de l’absence de respect des humains envers les dieux, de sorte que le lendemain matin, ils ont constaté qu’ils étaient encore en vie. Pour remercier l’Empereur, ils ont laissé leur joie éclater avec des pétards, se sont félicités les uns les autres d’être encore en vie, et ont visité les temples pour remercier les dieux de leurs bénédictions •