Zhang Shuhua, directeur de l’Académie de Recherches Chinoise, et député au sein de la Conférence Consultative du Peuple Chinois (CPPCC) a indiqué que l’anglais était « destructif » pour l’éducation chinoise, qui fait face à une crise sans précédent.
Photo: à Pékin, un t-shirt se moquant du « mauvais anglais » en Chine (AFP).
HONG KONG 香港 – « Les écoles mettent trop la pression sur l’apprentissage de la langue anglaise », selon M.Zhang, qui a précisé que c’était « mettre la charrue avant les bœufs », dans de nombreux cas. M.Zhang a fait cette réflexion devant le CPPCC lundi, lors d’une session de discussion sur les problèmes de l’éducation en Chine. Selon M.Zhang, de nombreux bons étudiants, avec de bonnes performances, se sont vus fermer les portes de grandes universités en Chine, uniquement parce que leur niveau en anglais n’était pas suffisant.
« Le récent enthousiasme de la Chine envers l’anglais a pris une trop grande part, et nous coûte cher, sans rapporter grand-chose », a-t-il précisé. « Pour moi, il est absolument idiot d’imposer l’anglais à des étudiants choisissant comme profession la Médecine Chinoise traditionnelle, l’étude du Chinois ancien, l’étude de l’Histoire Chinoise ou d’autres secteurs où l’anglais n’est pas nécessaire ».
En Chine, les étudiants commencent l’étude de l’anglais à la maternelle. Au collège, c’est une discipline aussi importante que le chinois et les mathématiques. Les étudiants d’université, ont des tests spéciaux en anglais, avant de pouvoir prétendre à leur diplôme. « Du fait que les étudiants passent du temps sur l’anglais, ils passent moins de temps à étudier d’autres disciplines, ce qui détruit considérablement l’éducation dans notre pays », constate M.Zhang. « Dans beaucoup de cas cependant, des étudiants qui sont jugés bons ou excellents en anglais, sur le papier, se révèlent mauvais à l’oral, incapables de soutenir une conversation basique, ce qui indique également que même notre système basé sur l’apprentissage de l’anglais, n’est pas bon, dès le départ », précise M.Zhang.
Le député a cité pour appuyer son intervention, un sondage de 2010 effectué par le ‘China Youth Daily’, qui indiquait que 80% des étudiants déclaraient qu’il y avait effectivement une crise du langage en Chine, et que l’usage du chinois mandarin se détériorait. Plus de la moitié des interrogés incriminaient l’apprentissage des langues étrangères, dont l’anglais en priorité.
M.Zhang a ainsi exhorté le nouveau gouvernement à faire en sorte que les écoles primaires se focalisent d’abord sur l’apprentissage de la langue chinoise, et que les collèges et lycée remettent le chinois et les maths à leurs places et abandonnent la pression sur l’apprentissage de l’anglais •