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La réaction de colère de Pékin envers la visite du Président Ma Ying-jeou (馬英九) au Vatican pour participer à l’intronisation du nouveau Pape est le premier goût amer auquel va devoir s’habituer le Pape François, entre Taipei et Pékin.
Photo: arrivée du Président Ma et de son épouse à l’aéroport international de Rome en Italie (Central News Agency (CNA 中央通訊社)).
TAIPEI 臺北 – La porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères chinois, Hua Chunying (华春莹), la semaine dernière a appelé le Vatican à stopper ses relations avec Taiwan, le Vatican fait partie des 23 pays souverains qui reconnaissent Taiwan comme représentant de la Chine dans le Monde. « Le Vatican doit reconnaître le gouvernement de la République Populaire de Chine (PRC 中华人民共和国) comme le seul représentant de la Chine », a-t-elle indiqué dimanche, tout en demandant au Pape François de créer les conditions favorables pour une amélioration des relations entre la Chine et le Vatican ».
La dernière fois qu’un leader taïwanais a visité le Vatican, ce fut en 2005, quand Chen Shui-bian (陳水扁) s’est rendu aux funérailles du Pape Jean-Paul II. Pékin avait alors refusé d’envoyer un représentant au Saint-Siège et avait fustigé Rome pour avoir donné un visa au Président Chen. Cette fois ci, le Vatican a précisé ne pas avoir envoyé d’invitation spécifique à Pékin. « La Chine continentale n’a pas de relations officielles avec le Vatican, cependant personne n’est exclu, personne n’est privilégié. Tout le monde est le bienvenu s’il indique qu’il souhaite venir », a alors indiqué lundi le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi.
« Il n’y aura pas de délégation chinoise au Saint-Siège ce mardi, mais la République Populaire de Chine (PRC 中华人民共和国) félicite le Pape François pour sa nouvelle charge », a indiqué Li Xiaoyong, porte-parole de l’ambassade de Chine à Rome. « Nous espérons que le nouveau souverain pontife ouvrira la voie d’un dialogue basé sur le respect entre le Vatican et Pékin », a-t-il précisé.
Bernado Cervellera, directeur de AsiaNews à Rome, une agence catholique d’informations spécialisée dans les affaires asiatiques, indique pour sa part: « le Vatican ne peut pas empêcher un de ses alliés diplomatiques de venir, c’est une cérémonie publique (…) La réaction chinoise est un non-sens, elle masque le fait que Pékin ne sait pas quoi dire (…) ils sont englués pour le moment dans des affaires de successions », faisant référence à l’accession semaine dernière de Xi Jinping (习近平) au pouvoir.
Le régime communiste de Pékin a cassé les liens avec le Vatican en 1951, et en 1957 a créé sa propre église Catholique, qui ne reconnaît pas le Pape à sa tête, et qui nomme ses propres cardinaux, alors qu’en parallèle, le Vatican continue d’organiser une église sous-terraine.
Le Cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong Kong, note que le Vatican a toujours indiqué être prêt à stopper ses relations avec Taiwan, si les conditions étaient réunies, et si la Chine était prête à s’assoir autour d’une table. « Tous les Papes ont toujours été patients avec la Chine, maintenant qu’un nouveau leadership de chaque côté se met en place, il est temps d’agir », indiquait-il dans une interview avec des médias italien lundi •
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