C’est Vladimir Poutine qui accueille la première visite officielle du nouveau président chinois Xi Jinping (习近平). Le partenariat commercial entre les deux pays devrait s’accroître. Xi Jinping (习近平) a choisi la Russie pour son premier voyage depuis son accession à la présidence chinoise le 14 mars. Ce déplacement symbolise le rapprochement croissant entre Moscou, premier producteur mondial d’énergie, et Pékin, premier consommateur.
Photo: Xi Jinping (习近平) et son épouse Peng Liyuan, lors de leur arrivée à Vnukovo Airport II à Moscou ce vendredi (AP).
PEKIN 北京 (Avec Agences) – Accueilli en grande pompe dans la capitale russe, le nouvel homme fort de Pékin a rencontré son « bon ami » Vladimir Poutine. Moscou a fait savoir que Xi Jinping (习近平) était le premier hôte étranger à être reçu au Kremlin par l’escorte d’honneur de la cavalerie créée par Vladimir Poutine en 2002. « Vous êtes le premier chef d’Etat que je rencontre », a indiqué de son côté le Président Xi. Celui-ci a été investi la semaine dernière à la présidence de la République populaire. Il avait pris les rênes du Parti communiste en novembre. « Les relations sino-russes sont un élément très important de la politique mondiale », a déclaré le Président russe.
Dans divers entretiens accordés avant la visite, les deux présidents ont souligné que le choix de Moscou comme première destination marquait la solidité du « partenariat stratégique » entre les deux pays. La Russie et la Chine souhaitent accroître leur poids commun sur la scène internationale face au bloc occidental constitué par l’Europe et les Etats-Unis. Pékin a suivi Moscou dans son soutien au gouvernement syrien du président Bachar al-Assad, même si la Chine est restée plus discrète. La Russie a de son côté adopté la prudence de la ligne chinoise sur la Corée du Nord.
Durant les deux dernières décennies, les échanges économiques ont dominé la relation sino-russe. Moscou a donné à Pékin des technologies militaires et spatiales ainsi que du pétrole, tout en important massivement des produits de consommation courante chinois. « Au cours des 20 dernières années, les échanges commerciaux bilatéraux ont été multipliés par 14 et ont atteint l’année dernière la somme record de 88,2 milliards de dollars (83 milliards de francs) », a souligné le chef de l’Etat chinois. Les deux économies enregistrent dans l’ensemble des performances contrastées. Le produit intérieur brut (PIB) chinois a enregistré une croissance de 7,8 % en 2012. L’économie russe n’a elle connu qu’une hausse de 3,5 %.
Juste avant l’arrivée du président chinois, un accord de deux milliards de dollars a été annoncé par des entreprises russes et chinoises pour le développement des ressources en charbon de Sibérie orientale. La Chine consomme environ 50 % du charbon mondial. La signature d’une autre série de contrats devrait faire de Pékin le premier client de Moscou en matière de pétrole. « Actuellement nous fournissons 15 millions de tonnes par an et 50 millions de tonnes n’est pas un objectif inaccessible », a déclaré le président de Rosneft Igor Setchine. La Russie cherche à diversifier ses livraisons d’hydrocarbures en dehors de l’Europe. Elle voudrait finaliser un accord gazier lui permettant d’acheminer vers la Chine près de 70 milliards de m3 dans les 30 ans à venir •