La Cour d’Appel a précisé ce lundi que les domestiques étrangères ne possèdent pas le droit d’appliquer pour une résidence permanente du fait que leur résidence sur le territoire est hautement contrôlée.
Photo: des domestiques protestaient ce lundi devant la Cour (SCMP).
HONG KONG 香港 – « La domestique étrangère est obligée de retourner dans son pays d’origine à la fin de son contrat, et il lui est bien indiqué sur ce contrat, que sa permission de travail ne lui donne aucun droit d’installation pour elle et sa famille qui ne peut la rejoindre à Hong Kong », a indiqué la Cour d’Appel dans un communiqué final ce lundi matin.
Le jugement met ainsi fin à l’action en justice d’Evangeline Vallejos Banao, une mère de 5 enfants, qui travaille à Hong Kong depuis 1986. Elle avait soutenu que les lois sur l’immigration contre les domestiques étrangères étaient anticonstitutionnelles. Mark Daly, l’avocat de Mme Vallejos Banao, a indiqué qu’elle était « sans voix, mais calme, résignée, elle a accepté la décision qu’elle redoutait avec un simple ‘pas de problème’ ».
En 2011, Mme Vallejos Banao avait gagné le droit d’obtenir un visa permanent devant le Haute Cour en 2011, droit nié aux 300 000 domestiques de la ville. La décision avait été annulée suite à un appel de la part du gouvernement. Des activistes de syndicats de défenses des travailleurs ont dénoncé ce lundi cette décision de la Cour d’Appel, précisant que les domestiques étrangères sont la colonne vertébrale des sociétés asiatiques riches, et qu’il fallait respecter ces jeunes femmes qui abandonnent leur pays pour aller vivre et travailler ailleurs, notamment des femmes provenant des Philippines ou d’Indonésie.
La Cour d’Appel s’est donc rangé du côté du gouvernement qui demandait un jugement « sensé », pour ne pas troubler l’ordre public et mettre en danger une ville qui est déjà trop peuplée, et qui ne peut pas se permettre d’accepter des milliers de résidents supplémentaires de la sorte. Ce jugement décide donc que les domestiques étrangères vont continuer à être exclues de la possibilité de devenir résidentes permanentes à Hong Kong, ce qui aurait signifié le droit de vote, et la possibilité de rester sur le territoire sans permis de travail.
« Avec cette décision, c’est un traitement inacceptable des domestiques étrangères qui va perdurer à Hong Kong », a indiqué Eman Villanueva, porte-parole du Conseil de Coordination des Migrants asiatiques, devant la Cour ce lundi.
Les domestiques de Hong Kong reçoivent au minimum un salaire mensuel de 3 920 HK$ (390 Euros), bénéficient d’une journée de congés par semaine, mais pour les groupes de défenses, les lois réglant leurs contrats sont trop contraignantes: elles n’ont pas de permis de travail, et ne sont pas protégées contre les employeurs abusifs. « Toutes les autres catégories d’étrangers peuvent demander un permis de résidence permanente après avoir travaillé et habité Hong Kong pendant 7 ans, pas les domestiques », précise Eman Villanueva •