La chancelière allemande Angela Merkel a été reçue jeudi à Pékin par le Premier ministre chinois Wen Jiabao (温家宝), alors que la première économie d’Europe et la deuxième du monde souhaitent se rassurer sur la crise des dettes européennes…
Photo: cérémonie d’accueil de la chancelière allemande par Wen Jiabao (温家宝) ce jeudi (AFP).
PEKIN 北京 (AFP) – « La crise de la finance mondiale et des dettes souveraines européennes a des conséquences de plus en plus graves sur le monde. La Chine et l’Allemagne, en tant que grandes économies et partenaires stratégiques, doivent renforcer la confiance internationale et relever les défis ensemble », a déclaré M. Wen en accueillant Mme Merkel au Grand palais du peuple.
Il s’agit de la deuxième visite en Chine de Mme Merkel en 2012. Selon des analystes, Pékin considère que l’Allemagne a un rôle de plus en plus décisif à jouer dans la crise de la zone euro. Berlin s’impose donc comme l’interlocuteur incontournable pour en discuter. La Chine, dont la croissance connaît un net ralentissement et dont la bourse est à son plus bas niveau depuis trois ans et demi, subit les contrecoups des difficultés de l’Union européenne, premier marché pour les exportations chinoises.
« La Chine et l’Allemagne, en tant que grandes économies (…), travaillent ensemble à la résolution de la crise », a écrit Song Tao, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, dans une tribune publiée par le journal China Daily (中国日报). L’Allemagne représente près de la moitié des exportations européennes vers la Chine. Et près d’un quart des exportations chinoises vers l’Union européenne ont pour destination l’Allemagne. Les échanges bilatéraux entre les deux puissances ont atteint 169 milliards de dollars en 2011, en hausse de 18,9% par rapport à l’année précédente.
Les dirigeants chinois « estiment qu’ils n’ont pas vraiment d’autre choix que de passer par l’Allemagne pour aborder l’Europe », a expliqué à l’AFP Hans Kundnani, chercheur à l’European Council on Foreign Relations (ECFR). La chancelière allemande doit se rendre vendredi dans la ville de Tianjin (nord) pour y visiter l’usine d’assemblage d’Airbus, alors que l’avionneur européen espère décrocher un beau contrat avec des compagnies chinoises. Lors de sa précédente visite à Pékin en février, la chancelière allemande s’était efforcée de convaincre ses hôtes de la solidité de l’euro et de la capacité de l’Europe à surmonter ses difficultés actuelles.
Son sixième déplacement en Chine pourrait également permettre à la chancelière de parler de la Syrie et de l’Iran, dossiers difficiles entre la Chine et l’Occident. Selon un responsable allemand, le sujet sensible des droits de l’homme fait également partie du menu des discussions d’Angela Merkel à Pékin, notamment la situation dans les régions tibétaines, théâtres d’une vague sans précédent d’immolations par le feu pour protester contre la tutelle de la Chine. Enfin, les journalistes allemands exerçant en Chine, qui dénoncent des entraves de plus en plus régulières à l’exercice de leur métier, ont appelé Angela Merkel à évoquer le sujet avec ses interlocuteurs chinois •