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La Corée du Nord se perd en rhétoriques dramatiques ce jeudi, en avertissant qu’elle avait décidé 4 frappes nucléaires sur le territoire des Etats-Unis.
Photo: engin potentiellement « nucléaire » lors d’une parade militaire à Pyongyang (DR).
TAIPEI 臺北 – « Le moment de l’explosion est proche, aujourd’hui ou demain », a précisé le commandement militaire nord-coréen. L’annonce de Pyongyang intervient au lendemain du renforcement militaire des Etats-Unis dans le Sud-Pacifique, notamment des batteries anti-missiles à Guam et la mise en place de deux destroyers dans la région.
Pyongyang a également renforcé sa frontière mercredi avec le Sud, après avoir fermé le contexte industriel inter-coréen de Kaesong. Dans un communiqué publié par l’agence d’informations KCNA, l’Armée Populaire nord-coréenne a averti Washington que « la menace américaine allait être écrasée par la frappe nucléaire ». « L’opération sans merci de notre armée révolutionnaire a été examinée et ratifiée par notre leader ».
Le mois dernier, la Corée du Nord avait déjà menacé d’une frappe nucléaire contre les Etats-Unis, et la semaine dernière l’armée a ordonné la mise en place des unités de missiles en position de combat. Cependant, bien que Pyongyang ait réussi plusieurs détonations nucléaires, beaucoup d’experts ne la pensent pas capable de munir un missile balistique d’une charge nucléaire et de le lancer sur le territoire américain.
La Maison Blanche a réagi aux « menaces non-constructives et non-aidantes » de Pyongyang, en déclarant par la voix de la porte-parole du Conseil de Sûreté Nationale, Caitlin Hayden: « c’est de nouveau une provocation qui ne va que servir qu’à isoler une fois de plus la Corée du Nord du reste de la communauté internationale, et mettre à plat son développement économique engagée notamment à Kaesong. La Corée du Nord doit plutôt se concentrer sur ses obligations internationales ».
Le Secrétaire d’Etat à la défense américaine, Chuck Hagel, a indiqué que Pyongyang représentait un « danger clair et réel », envers les Etats-Unis et ses alliés dans la région, notamment la Corée du Sud et le Japon. « Ils ont une capacité nucléaire, ils ont une capacité de missiles, nous prenons ces menaces sérieusement, nous avons à prendre ces menaces sérieusement (…) Nous faisons tout ce que nous pouvons, en travaillant avec la Chine et d’autres afin que cette situation ne fasse pas exploser la péninsule ».
La Chine, seule alliée réelle de la Corée du Nord, a appelé Pyongyang au calme ce jeudi, et le Ministre des Affaires Etrangères russe, Igor Morgulov, a indiqué qu’il était « inquiet de la situation ».
Le Ministre sud-coréen de la Réunification a indiqué qu’environ 53 000 nord-coréens travaillaient dans 120 usines sud-coréennes du complexe de Kaesong, qui continuait cependant de travailler normalement ce mercredi. Pyongyang a autorisé les 861 sud-coréens travaillant sur le complexe situé sur le territoire du Nord, de quitter la zone. Séoul avait annoncé qu’elle répondrait par des frappes si la sécurité de ses citoyens était menacée.
Mercredi, le Nord a également annoncé la réouverture du réacteur de Yongbyon, un réacteur pouvant produire des armes au plutonium enrichi. Le site avait été fermé en juillet 2007 suite à des accords de désarmement. L’institut américano-coréenne de l’Université (Baltimore, Maryland – USA) a précisé que des photos satellites du 27 Mars démontrent des travaux sur une route autour du réacteur. Cependant, il faudrait au moins six mois pour redémarrer le complexe, et un an pour créer une bombe plutonium •
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