Selon le Président du DPP, la liberté à Taiwan a régressé

Articles en relation

Tsai Ing-wen félicite Donald Trump après sa victoire présidentielle

10 novembre 2016

Des députés DPP lancent la proposition de loi pour le mariage gay

25 octobre 2016

La Présidente du KMT n’est pas encore sûre des sujets à discuter avec Pékin

20 octobre 2016

Su Tseng-chang (蘇貞昌), Président du Parti Démocratique (DPP 民主進步黨), a indiqué que la liberté avait régressé à Taiwan, après le retour d’un gouvernement « répressif » au pouvoir en 2008.

Photo: Su Tseng-chang (蘇貞昌) lors d’une commémoration de Deng Nan-jung, qui s’est immolé en 1989 en protestation contre le gouvernement, commémoration organisée à New Taipei ce dimanche (TT).

TAIPEI 臺北 – M.Su a fait cette remarque lors d’une cérémonie en l’honneur de Deng Nan-jung, avocat pour la démocratie, qui s’est immolé à son bureau de Taipei, alors qu’il n’avait que 24 ans, en 1989, alors qu’il défendait le « droit à l’expression totale ». Cette commémoration a pris place devant la tombe du jeune homme, dans le cimetière de Jinbaoshan, à New Taipei City.

M.Su a précisé que l’obtention de la liberté d’expression totale à Taiwan, fut un long et laborieux combat, et qu’elle ne fut possible que grâce à des sacrifices, comme celui de Deng Nan-jung. M.Su a précisé qu’il y avait 24 ans, il n’y avait pas de liberté à Taiwan, qui était alors sous la gouvernance d’un régime autoritaire du Parti Nationaliste (KMT 中國國民黨), « les gens à l’époque savaient que certains mots ne devaient pas être prononcés à l’extérieur, sinon, ils pouvaient disparaître à tout moment. Cependant, Deng, lui, n’a pas gardé sa bouche fermée et malgré la peur, il a parlé, et s’est plaint du régime », a indiqué M.Su.

Il a ajouté que malgré le fait que le magazine de Deng Nan-jung « Freedom Era Weekly », fut banni et que ses permissions de publication étaient sans cesse annulées, il a répété encore et encore son intention de poursuivre la démocratie et la liberté pour le pays en demandant au gouvernement de lever la loi martiale, et de faire du 28 Février un jour national pour commémorer le massacre de 1947.

Photo: publication du « Freedom Era Daily » en date du 25/11/1985 (中華民國74年11月25日), avec Chen Shui-bian (陳水扁) en couverture (DR).

M.Su a indiqué penser que l’enquête et l’emprisonnement de Deng Nan-jung visaient à challenger sa détermination. Cependant, le KMT n’a pas réussi et l’a alors fait accuser de trahison. « 24 ans après sa mort, nous bénéficions de la démocratie et de la liberté de parole, et nous ne devons pas oublier le sacrifice de Deng Nan-jung, ni la route difficile que nous avons emprunté », a déclaré M.Su, ajoutant, « cependant, après que la pure démocratie ait mené le DPP au pouvoir en 2000, le peuple a choisi de voter à nouveau pour le parti autoritaire, et lui offrir à nouveau le pouvoir. Maintenant, ils utilisent simplement des moyens plus délicats et sophistiqués pour oppresser la liberté et la démocratie ».

M.Su a rappelé que depuis 2008, la liberté avait reculé à Taiwan, et que même la Freedom House, basée aux Etats-Unis, avait indiqué il y a quelques mois que la liberté de la presse avait reculé à Taiwan. « La propagande gouvernementale visant à nous faire croire que tout ce qui vient de Chine est bon, est un vrai lavage de cerveau des citoyens; nous devons apprécier tout ce que nous avons, et nous faire nos propres idées », a ajouté M.Su.

Né à Taiwan en 1947, dans une famille provenant de Chine, Deng Nan-jung a de nombreuses fois dans les années 80 démontré son support à l’indépendance de Taiwan alors que des accusations de séditions étaient portées contre les indépendantistes. Il a créé « Freedom Era Weekly » en 1984. Le 7 Avril 1989, il s’est immolé dans son bureau alors que des policiers, lourdement armés tentaient d’y pénétrer. Il s’y était barricadé depuis 71 jours après avoir été accusé de sédition pour avoir publié une proposition de « Constitution de la République de Taiwan » dans son magazine en 1988 •