Le trio de Hsichih finalement libéré

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21 ans après les meurtres pour lesquels le trio a été condamné, la Haute Cour a fermé l’affaire définitivement en accord avec les nouvelles lois judiciaires.

Photo: le trio de Hsichih, Liu Bin-lang second à gauche, Su Chi (蘇起)en-ho, troisième à gauche, et Chuang Lin-hsun, quatrième à gauche, quittaient la Haute Cour hier à Taipei avec leurs avocats .

TAIPEI 臺北 – Le trio de Hsichih, trois anciens détenus du couloir de la mort à Taipei, dont le cas avait attiré l’attention d’Amnesty International et d’autres groupes de défense des Droits de l’Homme, ont été à nouveaux reconnus non coupables hier après le dernier (et final) procès organisé par la Haute Cour de Taipei. Après la clôture de ce cas vieux de 21 ans, la cour a déclaré qu’il n’y avait pas assez de preuves pour condamner le trio qui était soupçonné d’un double meurtre. Aucun appel n’est désormais possible suivant les récentes nouvelles lois judiciaires en vigueur à Taiwan.

C’est la troisième fois que Su Chi (蘇起)en-ho, Liu Bin-lang et Chuang Lin-hsun furent acquittés par la Haute Cour depuis que leur cas ait été réouvert en 2000. Le trio, qui était au début un quatuor, avec Wang Wen-hsiao, furent accusés de vol et du meurtre de Wu Min-han et sa femme, Yeh Ying-lan, à Sijhih (dans l’actuel comté de New Taipei; anciennement comté de Taipei) le 24 mars 1991. Le couple fut retrouvé dans un bain de sang, ils avaient été poignardés au total 79 fois. Wang, conscrit dans l’armée, fut arrêté le 13 août 1991. Il a été reconnu coupable et condamné à mort par une cour militaire. Il a été exécuté le 11 janvier 1992. Le frère de Wang, Wen-chung, qui fut aussi impliqué, a été arrêté et désigna Su, Liu et Chuang comme complices. Wang Wen-chun, a été condamné à deux ans de prison pour complicité. Quant au trio, il fut condamné à mort en février 1992.

En 1995, ils avaient alors épuisé tous les recours légaux, mais tous les ministres de la justice ont toujours refusé de signer leur ordre d’exécution, jusqu’en mai 2000 où la Haute Cour a décidé de réouvrir l’affaire pour une contre-enquête et un nouveau jugement. En janvier 2003, la Haute Cour a acquitté une première fois le trio, un second acquittement est survenu en novembre 2010 jusqu’au troisième hier.

Dans leur défense, les membres du trio ont toujours indiqué que leurs « confessions » avaient été soutirées par la torture, contre leur gré. Le jugement d’hier indique que les déclarations des frères Wang divergent sur beaucoup de points avec les déclarations de Su, Lin et Liu. De plus les déclarations du trio sur la manière de poignarder les victimes divergent sur comment les victimes ont réellement été poignardées. Le déroulement du meurtre a été parfaitement expliqué par l’expert américain Henry Lee (李昌鈺) qui a témoigné devant la Haute Cour en 2009 indiquant que les victimes avaient été frappées majoritairement à la tête, alors que le trio affirmait avoir frappé un peu partout sur les corps. Selon Henry Lee (李昌鈺), il semblerait plutôt que les meurtres étaient l’oeuvre d’un seul tueur. Le communiqué de la Haute Cour d’hier affirme par ailleurs que les seules empreintes trouvées sur la scène de crime étaient celles de Wang Wen-hsiao et qu’aucune preuve démontrant que le trio s’était trouvé sur place lors des meurtres n’avait été trouvée.

Selon la Haute Cour, les membres du trio, qui furent incarcérés pendant douze ans avant d’être libérés en janvier 2003 sont éligibles pour un éventuelle compensation de la part du gouvernement pour faute de justice •

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