Deux ministres japonais se sont rendus dimanche au sanctuaire controversé Yasukuni à Tokyo, et le Premier ministre a dédié au sanctuaire, sans s’y rendre, un objet rituel, des hommages qui pourraient irriter la Chine et la Corée du Sud pour lesquelles ce lieu symbolise le passé impérialiste nippon.
Photo: prières shintoïstes lors du premier jour du Festival du Printemps au sanctuaire de Yazukuni (AFP).
TOKYO (Avec Agences) – Le grand sanctuaire Yasukuni, au centre de la capitale japonaise, honore environ 2,5 millions de morts pour la patrie, parmi lesquels figurent les âmes de 14 Japonais reconnus coupables de crimes de guerre par les Alliés à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale.
Le vice-Premier ministre Taro Aso, également ministre des Finances, s’est rendu au sanctuaire dans la soirée à son retour de Washington, a indiqué l’agence de presse japonaise Jiji Press.
Auparavant, Keiji Furuya, le chef de la Commission Nationale de la Sécurité publique (un titre ministériel), s’est rendu dans la matinée au sanctuaire pour son festival annuel de printemps, selon un de ses secrétaires et un responsable des lieux.
Il est naturel pour moi, en tant que membre du parlement, d’adresser mes sincères condoléances aux morts de la guerre qui ont offert leur vie pour ce pays, a déclaré M. Furuya aux journalistes après sa visite.
Le Premier ministre Shinzo Abe, lui, s’est abstenu de se rendre au Yasukuni, mais y a consacré un objet en bois utilisé pour des rituels, appelé Masakaki, d’après un fonctionnaire du sanctuaire.
M.Abe s’était rendu dans ce sanctuaire l’année dernière en qualité de chef de l’opposition, avant son retour à la tête du gouvernement fin décembre dernier.
Les visites au sanctuaire de Yasukuni de ministres et d’autres responsables politiques japonais sont en général dénoncées par la Chine et par la Corée du Sud, où reste vivace le souvenir du Japon militariste.
Au cours de son premier mandat de Premier ministre, entre septembre 2006 et septembre 2007, M. Abe avait renoncé aux pèlerinages au sanctuaire de Yasukuni afin d’essayer d’améliorer les relations du Japon avec les pays voisins, malmenées par les visites annuelles au sanctuaire de son prédécesseur, Junichiro Koizumi.
Le contexte actuel des relations sino-japonaises est déjà tendu depuis qu’a été ravivée en septembre une querelle territoriale au sujet des îles Senkaku en mer de Chine orientale, administrées par le Japon mais revendiquées par la Chine sous la dénomination de Diaoyu •