La mystérieuse mort d’une jeune femme de 22 ans à Pékin, originaire de la Province de l’Anhui, continuait ce jeudi à attirer la sympathie des netizens sur les médias sociaux, alors que les médias classiques évitaient l’histoire, par peur de censure.
Photo: une manifestation organisée à Pékin ce mercredi pour le souvenir de Yuan Liya (Xinhua)
PÉKIN – Cette histoire est arrivée sous les spotlights après que des centaines de manifestants, majoritairement des travailleurs provenant d’autres provinces, comme la victime, aient organisé une protestation dans la capitale ce mercredi pour se plaindre du traitement par la Police de cette affaire, et pour demander de connaître la réalité.
Yuan Liya, une jeune femme de l’Anhui, a été retrouvée morte vendredi matin après une chute de 5 étages d’un immeuble commercial dans le district de Fengtai, au Sud de Pékin. Du fait du classement rapide de l’affaire comme suicide par la Police, la rumeur selon laquelle Mlle Yuan aurait été violée par des gardes de sécurité dans le centre commercial, s’est mise à courir. Elle aurait ensuite été défenestrée par ses assaillants. Mlle Yuan travaillait dans ce centre commercial.
Des comptes en ligne ont indiqué qu’il était bizarre de voir le corps de Mlle Yuan avoir été incinéré aussi rapidement, et que la Police n’a pas souhaité visionner la vidéo-surveillance du centre commercial.
Gu Feng, docteur à l’Union Médicale du Collège Hôpital de Pékin, et grande bloggeuse sur Weibo (微博), a précisé qu’elle traitait depuis des années, le cancer du père de Mlle Yuan, et qu’elle fut choquée par la mort de la jeune fille, avec qui elle avait tissé des liens d’amitié. Le Dr.Gu a publié sur son compte Weibo (微博), une photo d’elle, de Mlle Yuan et son père, tous souriants et relaxés.
Mlle Yuan laisse ses parents et son frère de 12 ans, a précisé le Dr.Gu. « J’ai été dévastée par la mort de Mlle Yuan, l’hôpital et des associations sociales vont aider les parents pour les frais médicaux et d’obsèques. Elle m’appelait chaque mois, et elle ne me semblait pas être une fille voulant se suicider », a précisé le Dr.Gu.
Des amis de la jeune fille indiquaient également en ligne qu’elle était optimiste, et qu’elle avait un petit-ami dont elle était follement amoureuse.
Bizarrement, les médias traditionnels ont reçu l’ordre de publier un rapport officiel, publié lui-même sur le compte officiel Weibo (微博) du Bureau de Sécurité Public du District de Ping’an à Pékin.
Les mots « Jingwen », le nom du centre commercial, et « Yuan Liya » étaient censurés sur Weibo (微博) ce jeudi. La Police de Pékin a publié un communiqué ce jeudi, niant les accusations selon lesquelles Mlle Yuan aurait été attaquée, battue, empoisonnée et violée avant d’être jetée par une fenêtre. « Mlle Yuan s’est suicidée, et sa famille a accepté les faits », précise le communiqué •