Les Etats-Unis, et certains pays occidentaux, encouragent le terrorisme au Xinjiang, selon des médias chinois ce lundi, qui indiquaient également que des séparatistes de la région, qui a une large minorité ouïghours, ont été retrouvés aux côtés des rebelles syriens.
Photo: la police paramilitaire chinoise en position à Urumqi (AFP).
URUMQI (XINJIANG) (Avec Agences) – Pékin a nié ce lundi que les récentes tensions dans la province du Xinjiang, qui ont mené à la mort d’au moins 35 personnes la semaine dernière, seraient dues à des tensions ethniques entre les ouïghours majoritaires et les han (la majorité chinoise: Ndlr).
Pékin a précisé que la répression des violences avait pour but de mettre fin à des « groupes terroristes ». Si certains accusent la situation économique difficile de la région, Pékin accuse pour sa part, et directement, Washington d’être derrière ces tensions.
« Le Quotidien du Peuple », un des organes de pensée du Parti Communiste, a violemment attaqué le gouvernement américain et les médias occidentaux pour leurs rôles actifs dans les violences.
« De peur de voir une Chine non-chaotique, et donc performante, les Etats-Unis conspirent afin d’accabler notre pays de terrorisme et de mouvements sociaux », écrit le quotidien. « Le double rôle américain dans la guerre contre le terrorisme n’est pas différent des autres … Sont-ils différents de ces pays qu’ils accusent d’inciter le terrorisme, puisqu’ils le font eux-mêmes quand ça les intéresse ? »
Le quotidien rappelle que les attentats du 11 Septembre 2001 ou encore l’attaque à Boston en Avril 2013 signifient également que les Etats-Unis connaissent des problèmes religieux.
« Les violents évènements du Xinjiang ne sont pas un problème ethnique ou religieux », précise le quotidien qui indique que les meurtres d’officiels ou de passants au hasard étaient « inhumains ».
Selon l’Agence Officielle Xinhua, des terroristes à moto, munis de couteaux, ont attaqué des policiers et des passants mercredi dernier dans la ville de Lukqun, avant que des forces spéciales interviennent et ouvrent le feu. 35 personnes seraient mortes.
Vendredi, d’après Xinhua, « 100 terroristes ont provoqués des violences dans la Préfecture de Hotan », attaquant des personnes à la sortie d’évènements religieux.
« L’opinion publique occidentale supportent ces extrémistes sans cervelle, qui ne cherche qu’à déstabiliser l’ordre établi », écrit le quotidien dans un éditorial ce lundi. « L’occident est indulgent envers des groupes terroristes, qui ne représentent pas le peuple du Xinjiang, mais seulement leurs intérêts », précise l’éditorial.
Dans un article séparé, disponible uniquement en chinois, le quotidien accuse des membres du mouvement de l’Est Turkestan, d’avoir rejoint des groupes terroristes en Syrie, afin de lutter contre le gouvernement de Bashar Al-Assad, avant d’être retournés au Xinjiang pour fomenter les attaques.
De son côté, l’Union Internationale Ouïghours a accusé ce lundi la Chine de ne pas donner de preuves de ce qu’elle annonce. « En Chine, les ouïghours vivent dans une prison à ciel ouvert », indique l’Union dans un communiqué par email, précisant que la « résistance » actuelle n’avait rien à voir avec du « terrorisme ».
Samedi dernier, de larges sections de la capitale du Xinjiang, Urumqi, ont été fermées alors que des véhicules militaires patrouillaient dans les rues avec 1 000 soldats de la Police Militaire. Le renforcement militaire de la part de Pékin dans la région coïncidait avec l’anniversaire des évènements sanglants intervenus il y a quatre ans dans la région. Il est aussi à noter que le mois du Ramadan, mois important pour les musulmans, commence la semaine prochaine.
Depuis des dizaines d’années, beaucoup de colons han chinois se sont relocalisés au Xinjiang, qui est une terre riche en charbon et en gaz, ce qui a provoqué les fictions.
Depuis des années, Pékin nie mener une répression envers les minorités ethniques chinoises, notamment au Tibet comme au Xinjiang. Les minorités représentent moins de 10% de la population chinoise •