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Plus de 100 000 personnes se sont réunies à Taipei ce samedi soir pour demander une enquête plus approfondie sur la mort de Hung Chung-chiu (洪仲丘), les manifestants demandant également au gouvernement d’assurer l’application des droits humains dans l’Armée.
Photo: CNA
TAIPEI 臺北 – Les manifestants, habillés de blanc, se sont réunis sur Ketagalan Boulevard (凱達格蘭大道) devant le Bureau Présidentiel à 20h00; selon la Police, ils étaient un peu plus de 100 000. Portant des panneaux blancs avec un oeil saignant, pour symboliser la rage du peuple et leur désir de conserver un oeil vigilant sur le gouvernement pour prévenir d’autres abus, ils ont entonné des slogans tels « pas de vérité, pas de pardon », demandant aux autorités d’apporter la lumière sur cette affaire.
« Je veux remercier tout ceux qui nous ont soutenus au travers de Chung-chiu durant ces jours », a déclaré la mère de Hung, visiblement émue. Elle participait à la manifestation avec tous les autres membres de la famille. « Ne soyons pas haineux, et accompagnons Chung-chiu vers sa dernière demeure, le coeur joyeux et plein d’espérance », a-t-elle indiqué au micro, se référant aux funérailles de son fils qui se dérouleront ce dimanche.
Le Sergent Hung est décédé le 4 Juillet dernier après avoir été forcé à des exercices disciplinaires sous une chaleur importante. Il s’est effondré d’une crise cardiaque le 3 Juillet. « Citizen 1985″, un groupement d’activistes démocratiques, qui organisait la manifestation, a déclaré que la Division Spéciale d’Enquête du gouvernement devait s’assurer de permettre une enquête civile en parallèle à l’enquête militaire et que ces enquêtes devaient être totalement transparentes.
« Un comité d’enquête devrait également être établi pour s’assurer que d’autres cas de morts de militaires pendant leur service ne sont pas dus à des abus de leur hiérarchie », a indiqué le groupe, précisant que « en temps de paix, les militaires relèvent de la justice civile, et que le Président doit prendre acte de l’imposition des droits humains dans l’armée ».
Le Ministère de la Justice a indiqué ce samedi que le gouvernement allait s’occuper des points soulevés par les manifestants, même si la Division Spéciale d’Enquête a déjà fait savoir que le cas Hung ne faisait pas partie de sa juridiction.
Après la mort du jeune Hung, le Président Ma Ying-jeou (馬英九) s’est excusé publiquement, alors que le Ministre de la Défense, Kao Hua-chu (高華柱), a préféré démissionner de son poste lundi dernier pour prendre acte du problème. 18 officiers d’Armée ont été arrêtés sur les charges d’abus d’un subalterne menant à sa mort, de restriction de la liberté individuelle et d’affliction d’une punition allant au delà des règlements.
Quatre officiers se sont vus gratifier d’une libération sous caution au début de la semaine, alors que leur rôle dans l’affaire n’a pas été jugé sérieux, selon les procureurs militaires en charge de l’affaire.
Les procureurs civils du District de Taoyuan (桃源區) ont indiqué pour leur part qu’ils allaient diriger leur enquête sur l’Hôpital Militaire 813 de Hsinchu, ou M.Hung a été examiné avant d’effectuer sa punition, pour déterminer comment les résultats médicaux ont pu éventuellement être falsifiés, ainsi qu’envers l’hôpital qui l’a traité après sa crise cardiaque, pour déterminer les éventuelles négligences qui ont conduit à la mort du sergent de 24 ans, trois jours avant la fin de son service militaire.
Parmi les manifestants de ce samedi, se trouvait une jeune femme d’une trentaine d’année, enceinte, avec sa famille. Elle a déclaré aux journalistes qui voulaient savoir pourquoi elle était venue: « j’ai choisi de participer à cet évènement parce que ce n’est plus une affaire personnelle entre l’armée et la famille Hung, c’est une affaire nationale qui montre que tout va mal dans le système taïwanais actuel, et que tout doit être corrigé, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat », a-t-elle déclaré.
La manifestation s’est dispersée avant 22h00 dans le calme •
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