Les étudiants ce samedi ont demandé encore une fois, au gouvernement de retirer les leçons de patriotismes chinois obligatoires après une manifestation qui a attiré des milliers de participants ce vendredi soir. Photo: Joshua Wong, au centre, accompagné par d’autres manifestants, s’adressant aux dizaines de manifestants présents devant le bureau du gouvernement ce samedi matin (AP)
HONG KONG 香港 – Les organisateurs ont indiqué que près de 120 000 manifestants se sont réunis vendredi soir devant le quartier général du gouvernement, bien que la police indique seulement 36 000 manifestants, une escalade manifeste dans les protestations qui durent depuis 10 jours. « C’est sans précédent, 120 000 personnes se sont réunis devant les bureaux du gouvernement », indique un étudiant, Joshua Wong, alors qu’il continuait ce samedi matin de camper devant les bureaux gouvernementaux. « Je suis surpris de l’ampleur que ça prend, et si le gouvernement ne retire pas son projet et n’écoute pas le peuple, nous continuerons… » précise le jeune étudiant de 15 ans.
La protestation a commencé en juillet, quand des dizaines de milliers de personnes se sont offusquées contre la politique imposée par Pékin à Hong Kong visant à effectuer un lavage de cerveaux des enfants avec la propagande du Parti Communiste. Ils ont ensuite continué plusieurs fois par semaine pour créer ce qui est devenu un véritable casse-tête pour le gouvernement hongkongais pro-pékinois alors que les élections législatives se profilent ce dimanche. 14 personnes sont toujours en grève de la fin devant les bureaux du gouvernement, et des étudiants ont érigé une statue de la démocratie, similaire à celle de la place Tian An Men en juin 1989 à Pékin.
Le gouvernement indique que l’éducation nationale est importante dans la gestion du « sens de l’identité et d’appartenance à la nation » alors que le sentiment anti-Pékin est de plus en plus fort dans la cité de 7 millions d’habitants. Les écoles seront libres d’adopter le sujet ou non dans leurs programmes cette année, mais ce sera obligatoire à la rentrée 2016. Selon un sondage, 69% des étudiants sont opposés à ces cours, et beaucoup d’écoles ont refusés d’introduire le cours pour le moment.
Le chef de l’exécutif, Leung Chun-ying (梁振英) continue de croire en son plan, malgré les protestations, mais alors que les pressions montent, même au sein du gouvernement, il a indiqué vendredi qu’il était prêt à discuter avec les étudiants. « Nous sommes ouverts à tout et prêts à parler avec eux, mais nous ne parlerons pas du retrait des cours, mais d’aménagements (…) si le résultat des discussions ne portent que sur le retrait du projet, ce n’est pas un dialogue » a indiqué M.Leung. Dimanche, les électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler 70 sièges à l’assemblée, qui pavera le chemin de l’élection directe du chef de l’exécutif en 2017 •