Une employée de maison indonésienne a indiqué devant une cour ce lundi, qu’elle avait été forcée d’endurer des sévices par ses employeurs en étant transformée en esclave, battue sans raison sans qu’elle ne soit payée ou qu’elle puisse prendre des congés.
Photo: David Wong (SCMP).
HONG KONG 香港 – Kartika Puspitasari, 30 ans, a témoigné devant une Cour de District ce lundi, contre ses anciens employés, Tai Chi-wai, 42 ans, et Catherine Au Yuk-shan, 41 ans. Le couple a nié les 7 charges d’accusations contre eux, notamment les sévices, l’emprisonnement, l’asservissement. Kartika avait déjà indiqué vendredi à la cour qu’elle avait été une fois attachée sur une chaise, avec une couche, alors que la famille était partie en vacances pendant 5 jours.
Elle a indiqué que c’était son premier emploi à Hong Kong. Elle est arrivée au service du couple le 22 Juillet 2010. Son cauchemar a commencé quand elle a déménagé avec le couple et ses trois enfants, de 3 à 10 ans, dans leur nouvel appartement en Octobre 2010.
Kartika a indiqué qu’en Octobre, Mme Au avait jeté tous ses vêtements, même ses sous-vêtements, ne lui laissant rien à porter que des vêtements trop grands. Elle ne portait même plus de petite-culotte ou de soutien-gorge. Sa patronne lui avait aussi coupé tous ses cheveux, et quand ils ont repoussé, elle a refusé de se les faire couper à nouveau. Mme Au l’a alors menacé d’une paire de ciseaux, en lui disant qu’elle allait la tuer. Kartika a alors montré des cicatrices au niveau de la taille, prouvant des attaques de sa patronne.
« Dans le nouvel appartement, je n’avais le droit de dormir que dans la cuisine, je travaillais 7 jours par semaine, sans salaire, sans congés », a indiqué Kartika.
Elle a ensuite précisé que la situation a empiré, Mme Au la battait de plus en plus sans raison. Parfois, elle la tapait avec un cintre dans le dos. « Un jour, elle a pris une barre de fer chauffée et me l’a appliquée sur la poitrine, un autre jour, elle m’a attaché à une chaise avec un fil de fer, et m’a battu avec une chaine de vélo. Ce fut très douloureux, j’y ai perdu une dent de devant. Elle m’a ensuite abandonné et est partie. Son mari est rentré une heure après, et il m’a battu également avec la chaîne ».
Elle a précisé qu’il ne semblait pas y avoir de raisons pour ces actes de violences. Elle ne pouvait pas quitter l’appartement toute seule, et n’avait pas de clés. Son passeport avait été caché par Mme Au.
Ce mardi, Kartika a indiqué qu’un jour sa patronne lui avait demandé de porter des vêtements d’enfants. Ils étaient si petits, que tout son corps était exposé aux regards, alors que toute la famille se trouvait dans l’appartement. Elle a indiqué également qu’elle ne mangeait qu’une fois tous les trois jours, forcée parfois à avaler du sel ou à boire l’eau des toilettes.
Un jour elle avait volé de la nourriture dans la poubelle, mais Mme Au l’a puni parce qu’elle avait mangé sans autorisation. Elle ne pouvait pas non plus prendre douche ou bain à la maison, et sa patronne l’emmenait une fois par semaine aux bains publics, où elle devait se laver en 5 minutes sans savon.
Quand la famille est partie en voyage en Thaïlande l’an passé, au début de Juillet, elle est restée 5 jours attachée à une chaise dans la cuisine, sans nourriture ni eau à boire. « J’étais obligée de m’uriner dessus ».
Kartika a indiqué qu’en Septembre dernier, elle avait été laissée libre dans l’appartement avec la petite fille de 3 ans du couple. Elle avait pensé s’échapper, et finalement avait renoncé, du fait qu’elle avait peur pour la petite fille. Finalement, quelques jours après, elle avait réussi à s’échapper tout de même, sautant avec sa chaise sur laquelle elle était attachée jusqu’à la chambre des enfants. Avec une paire de ciseaux, elle avait réussi à se détacher, puis s’était enfuie.
Le couple a nié ces allégations, jugeant Kartika de folle. Le procès va continuer ce mercredi •