C’était la rentrée ce lundi à Hong Kong, et Sun Yuk-hom, se demande si ce sera comme ça tous les jours. Il a eu une heure de retard pour la rentrée dans son école après 4 heures et demi de voyage.
Photo: fatigue lors du premier jour après un long voyage (SCMP).
HONG KONG 香港 – Le petit garçon de 6 ans s’est levé à 5 heures du matin ce lundi, lui qui habite dans le district de Longhua à Shenzhen. Mais malgré son départ à l’aube, à 6h00, il n’a atteint son école à Tai Po qu’à 9h30 après un passage de frontière congestionné à Man Kam.
« Je me suis levé très top, et finalement je suis en retard », déclare Yuk-hom, « je vais devoir me lever encore plus tôt, si ça ne s’arrange pas ».
Et pourtant il n’est pas tout seul. Cette histoire est typique pour 16 000 élèves, 3 000 de plus que l’an passé, qui traversent la frontière chaque jour pour aller à l’école à Hong Kong. Et ce lundi, beaucoup furent en retard, à cause du chaos à la frontière, complètement engorgée par les bus emmenant les enfants à l’école (!!).
Certaines compagnies de bus scolaires ont dès lundi après-midi interpellé le gouvernement tant de Shenzhen que de Hong Kong pour trouver rapidement une solution et réduire le stress et la fatigue des enfants.
Le chauffeur du bus de Yuk-hom, qui a emporté 29 enfants depuis un petit quartier résidentiel de Shenzhen jusqu’à l’école publique Wong Fook Luen de Lam Tsuen à Tai Po, a indiqué qu’il y avait ce lundi trois fois plus de bus d’écoliers à la frontière à Man Kam que l’an passé.
Le chauffeur, Ho Man-keung, a indiqué qu’il lui avait fallu une heure pour passer à travers la frontière de Shenzhen, parce que seule une ligne de bus était ouverte. « Je n’ai jamais vu autant d’étudiants passer la frontière (…) Peut-être que les officiers de contrôle à Shenzhen étaient moins bien préparés. Du côté de Hong Kong, ça allait un peu mieux » a-t-il indiqué.
Il lui a fallu 25 minutes pour passer le côté hongkongais, soit au total, 1h25 pour passer à travers la frontière, et faire 100 mètres environ.
Les Services Sociaux Trans-frontières ont envoyé des contrôleurs pour vérifier 5 des 6 points de passages et y ont trouvé des enfants, des parents, des employés d’école et des bus scolaires qui étaient bloqués depuis 6h00. Cheung Yuk-ching, directrice du programme trans-frontalier, a indiqué que la situation était chaotique à presque tous les points de passage, avec des parents séparés de leurs enfants en pleurs, des employés de bus scolaires retrouvant difficilement leurs passagers et des employés d’écoles très inquiets.
« Futian et la Baie de Shenzhen sont particulièrement à éviter, ce n’était que vagues après vagues de bus scolaires », indique-t-elle, implorant le gouvernement de faire quelque chose, et vite. « Les écoles sont sous pression du flux d’enfants nés à Hong Kong de parents continentaux, ainsi que d’enfants hongkongais vivant de l’autre côté de la frontière ».
Une autre petite élève de l’école de Yuk-hom, Xu Haiyu, 10 ans, était debout à 5h30 et a pris un bus à 6h15 avec 33 autres enfants pour passer la frontière pendant plus d’une heure à Futian. Elle est arrivée 10 minutes en retard, à l’Assemblée de rentrée qui était prévue à 8h15. Il lui aura fallu 3 heures également pour repartir chez elle après la fin des cours à 15h30. « Elle était très fatiguée, elle s’est endormie immédiatement quand elle a touché son oreiller à 20H30. Et demain, il faudra recommencer », a indiqué sa mère, Hong Sixia.
L’enseignante Chiu Pui-fan a indiqué que beaucoup d’enfants « trans-frontaliers » avaient raté le début des premiers cours à 8h30, et que c’était comme ça généralement durant le premier mois, avant que tout le monde trouve ses marques. « L’an passé, beaucoup de parents m’ont indiqué que leur enfant avait des cauchemars toutes les nuits (…) ils n’ont généralement pas assez de sommeil, et avaient peu d’amis parce qu’ils ne parlaient pas bien cantonnais » •