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Wang Xuming a remis de l’huile sur un feu déjà bien allumé, à propos de l’enseignement de l’anglais en Chine continentale, qui selon lui met en péril la culture traditionnelle chinoise.
Photo: Sun Miyi, 9 ans, écoutant son enseignant durant une classe d’anglais à Chongming, dans le Nord de Shanghai (REUTERS).
PEKIN 北京 – M.Wang, ancien porte-parole du Ministère de l’Education et désormais Président du Conseil de la Langue et de la Culture, a écrit sur son compte officiel Weibo (微博) ce mercredi que la Chine devrait abolir les classes d’anglais au Primaire et fermer les garderies anglophones et les écoles privées commerciales d’anglais pour enfants. A l’inverse, selon lui, il faudrait augmenter les écoles d’étude de la langue nationale pour y étudier la Culture Traditionnelle chinoise.
« Nous devons libérer les enfants et sauver la langue chinoise », écrit-il. En 2002, le gouvernement a mis en place des classes d’anglais pour les écoles primaires à partir de la troisième année (équivalant du CE2 en France). Mais il maintenant commun de trouver des classes d’anglais dès la première année.
M.Wang, qui possède plus de 1,8 millions d’abonnés sur son compte Weibo (微博), a indiqué qu’il proposait plutôt d’augmenter les écoles d’étude de la langue nationale, du fait de la pauvre qualité des manuels de chinois, et des mauvais résultats aux examens, alors que les résultats sont meilleurs en anglais, avec notamment un matériel d’enseignement de qualité.
Selon lui, le chinois mandarin en tant que langue maternelle fait face à un challenge important, alors qu’à l’inverse, de plus en plus de pays occidentaux mettent en avant l’apprentissage du chinois comme langue étrangère.
« Beaucoup de chinois n’arrivent plus à utiliser correctement les caractères, la langue se marginalise, et les gens vont vers la simplicité (…) Il est important de protéger le chinois en annulant, ou réduisant les leçons d’anglais, et augmenter l’enthousiasme d’étudier la langue chinoise », a-t-il indiqué.
Il a ainsi demandé aux autorités d’éducation de supprimer les études d’anglais au primaire, mais également supprimer les tests d’anglais dans les examens d’entrée dans les Grandes Ecoles et les Universités, et d’augmenter les examens de chinois. « Par ailleurs, les écoles d’anglais privées, qui ciblent les jeunes enfants en particulier, doivent être limitées ou abolies » écrit-il.
Ces remarques divisent les parents d’élèves. Pour certains, la charge académique pour les petits au primaire est déjà très importante, pour d’autres, arrêter les cours d’anglais ne garantie pas une amélioration du chinois.
Ding Xiaohan, une entrepreneuse à Shanghai, a une fille de 6 ans en première année dans une école publique de la ville. Elle a trois heures d’anglais par semaine. Elle indique qu’elle trouve « incroyable » que certains pourraient considérer qu’il faille supprimer ces heures. « Je pense qu’il faudrait plus de classes d’anglais, que les supprimer », indique la jeune femme de 36 ans, elle-même diplomée en anglais. « L’anglais est très important, et il est d’autant plus facile à apprendre quand on est jeune ».
Pour Zhang Xiaohui, 31 ans, une maman d’un petit garçon de 2 ans à Pékin, il est important d’augmenter les classes d’apprentissage du chinois, mais pas au détriment de l’anglais. « J’aime l’idée de remettre plus de chinois au programme, mais je pense qu’il faut apprendre l’anglais le plus rapidement possible. J’ai commencé au collège, et je pense que mon fils saura mieux parler que moi », indique la jeune maman, qui précise qu’elle va commencer à apprendre de l’anglais à son fils quand il aura 3 ans.
Pour Tao Sha, professeur de développement psychologique au Laboratoire de Neuroscience Cognitive à L’Université Normale de Pékin, indique qu’il n’y a aucune preuve scientifique que l’apprentissage d’une langue étrangère puisse mettre en péril la langue maternelle. « Il est au contraire prouvé qu’apprendre une langue très jeune la rend plus facile à assimiler, même si le cerveau est capable de très bien apprendre une langue, même plus âgé. Simplement, c’est plus simple pour les enfants, et ont reste toujours émerveillé de la capacité des enfants d’apprendre rapidement les bases d’une langue étrangère, aux côtés de leur langue maternelle », indique M.Tao •
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