Un éditorial dans un quotidien officiel du Parti Communiste ce mardi, critique ouvertement les professeurs en Chine pour leur manque de foi dans le socialisme, et « qui préfèrent se tourner vers de mauvaises idées politiques ».
Photo: célébration du « jour des professeurs » dans une école du Jinan (Xinhua).
PEKIN 北京 (Agences) – Un article, publié dans le « Guangming Daily », un journal publié par le département « communication » du Parti Communiste chinois, indique ce mardi: « les professeurs modernes en Chine ont des croyances et des idées variées, préfèrent s’occuper de leurs gains personnels au détriment d’une croyance pure dans le Communisme ».
Publié sous le titre « les professeurs se doivent d’être meneurs pour l’enseignement des valeurs du communisme », l’éditorial appel tous les enseignants à continuer à respecter strictement la ligne des principes du Parti, et rester au sein des idées socialistes du gouvernement.
L’article demande également aux professeurs de respecter un peu plus les standards de moralité de la société, en donnant pour exemple l’enseignante Zhang Lili qui a perdu début 2012 deux jambes en sauvant des étudiants qui risquaient de se faire percuter par une voiture. Elle a été elle-même renversée par une autre voiture. Depuis, le Parti en a fait un héros national.
Cet éditorial survient un mois après la lettre ouverte de Xi Jinping (习近平) aux enseignants, lors du Jour annuel des Professeurs, où il les appelait à consolider leurs croyances communistes.
Le gouvernement pékinois garde cependant la bride très courte autour des quelques 14 millions de professeurs chinois par rapport à l’enseignement qu’ils peuvent dispenser à leurs élèves. Un certain nombre d’enseignants ont rapporté, récemment, les pressions gouvernementales qu’ils connaissent quotidiennement, les menaces proférées par les agents de la Sécurité Publique, voire de la part de leurs supérieurs.
Le professeur d’économie Xia Yeliang, de l’Université de Pékin, qui a défendu le lauréat du Prix Nobel de la Paix 2010, Liu Xiaobo, avait déclaré au « South China Morning Post (南華早報) » en Juillet dernier qu’il avait fait face à un vote d’expulsion de la part de son Université pour tout ce qu’il avait « dit et écrit ».
Shen Zhihua, professeur de l’Université Normale orientale de Chine à Shanghai, et l’un des experts chinois les plus connus de la Guerre Froide, a indiqué dans un discours en début d’année, qu’il recevait souvent des informations de la part du Ministère de l’Education de ne pas critiquer le gouvernement nord-coréen •