La chaîne américaine de cafés Starbucks a été dénoncée par la télévision publiques chinoise pour ses prix jugés exagérément élevés dans le pays, où de nombreuses autres firmes étrangères ont été récemment montrées du doigt pour leurs pratiques commerciales.
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PEKIN 北京 (Avec Agences) - La télévision centrale d’Etat CCTV a diffusé dimanche un reportage de sept minutes accusant la firme de gonfler les prix dans ses établissements chinois, et expliquant qu’un grand (tall 375 Ml) café latte à Pékin coûte plus cher qu’à Londres, à Chicago ou encore en Inde.
Citant le Président de l’Association des Cafés de Shanghai, la CCTV a estimé qu’un grand latte coûtait moins de 5 yuans à produire, alors qu’il est vendu 27 yuans (2,70 Euros), et que les marges de Starbucks, d’environ 32% en Chine, sont les plus hautes dans le monde en comparaison aux profits de la compagnie sur d’autres continents.
Ce rapport vient ainsi étayer celui fait par le magazine publié par le groupe d’information publique Xinhua, « Economic Information Daily », qui accusait la semaine dernière Starbucks de faire des « profits insensés » en Chine.
Cependant, la CCTV ne prévoyait pas le retour d’élastique qui lui était réservé. De nombreux commentateurs en ligne ont demandé à la télévision publique d’aller plutôt faire des enquêtes sur des entreprises chinoises publiques, qui profitent de leur monopole de-facto pour produire des produits chers qui ne rencontrent même pas de demande, puisqu’ils sont mauvais.
Ce sentiment a été publié par le « People’s Daily », qui a exprimé un sentiment violent contre le rapport, indiquant « au lieu du café, pourrions-nous enquêter sur des choses qui sont réellement chères et qui sont chinoises ? », citant le prix des maisons, des voitures, des dépenses médicales, de l’éducation … « A la CCTV, on pense que parce qu’elle s’oppose à quelque chose, tout le monde va adhérer », précise le quotidien.
Qi Ming, fondateur de Bloom Coffee College, une école de formation aux métiers du café, indiquait dans une revue en ligne ce lundi: « cet industrie n’est pas si profitable, contrairement à ce que les gens pensent. Le ‘café à emporter’ représente 86% aux Etats-Unis, mais très peu en Chine. A côté du café, les consommateurs profitent du service, des sofas, de la musique d’ambiance et y passent des heures, s’y donnent rendez-vous, y travaillent, parfois y font la sieste … ».
Starbucks s’est défendu, dans une déclaration ce lundi, en mettant en avant que ses prix différaient selon les villes en raison de facteurs variés, parmi lesquels le niveau des investissements, les prix de l’immobilier, les taux de change ou encore le coût du travail •