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La Police de Pékin a indiqué ce mardi matin que le crash fatal d’une voiture ce lundi midi à Tiananmen était probablement une action d’activistes ouïghours de la province autonome du Xinjiang. Il s’agirait donc d’une action terroriste, même si la Police n’ose pas utiliser le mot.
Photo: place Tiananmen ce lundi à midi (SCMP).
PEKIN 北京 – 5 personnes sont mortes et 38 ont été blessées lorsqu’un SUV a traversé les barrières de sécurité sur la Place Tiananmen (天安門廣場) et a explosé devant l’entrée de la Cité Interdite. La zone, sous le portrait de Mao Zedong (毛泽东), a rapidement été fermée pour enquête.
La censure, ce lundi, a rapidement fait son travail, puisque le gouvernement a systématiquement supprimé les commentaires sur les réseaux sociaux chinois, laissant simplement les informations provenant de la Police de Pékin et de l’agence Xinhua.
Ce mardi, le « Global Time », un quotidien du Parti Communiste, a indiqué dans sa version anglophone que la Police faisait le lien entre l’incident et des suspects du Xinjiang. La version sinophone n’a pas évoqué le Xinjiang. Un communiqué policier a circulé lundi à Pékin, demandant aux hôtels de la capitale des informations sur deux hommes suspects, avec des noms ouïghours et quatre voitures immatriculées dans le Xinjiang, pour une « affaire importante », selon le communiqué.
Une importante figure intellectuelle de la communauté ouïghour, Ilham Tothi, a mis en garde ce mardi matin toute utilisation de l’incident de Tiananmen pour stigmatiser le groupe ethnique ou imposer des contrôles plus importants dans la région, d’après un article sur le site web iughurbiz.net.
Il a rappelé aux médias qu’accuser et déclarer qu’il s’agit d’un acte terroriste ouïghour, sans preuve, « n’était pas acceptable. (…) Cependant, je suis d’accord sur le fait qu’une méthode extrême d’un groupe ouïghour ou autre, n’est pas à éluder ».
Alim A.Seytoff, Président de l’Association ouïghour américaine, a indiqué qu’il ne pensait pas qu’un groupe ouïghour pouvait être impliqué dans cette affaire. « Habituellement le gouvernement chinois est rapide à désigner les ouïghours comme responsables (…), nous avons appris que la Police avait publié des mandats d’arrêt contre des personnes d’origines ouïghour, mais c’est impossible pour des ouïghours de faire ce genre de chose ».
La Police a arrêté plus de 140 personnes au Xinjiang récemment, accusées d’avoir incité au jihad. 22 personnes ont été tuées en Août dans une opération « anti-terroriste » selon des médias ouïghours en exil.
Un touriste de Canton, et une touriste des Philippines, sont décédés tout comme les trois passagers du SUV qui a pris feu. L’Ambassade des Philippines à Pékin n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes.
Lors de son bulletin d’informations à minuit, la Télévision Publique (CCTV 中国中央电视台), a indiqué que le Président Xi Jinping (习近平), et le Ministère de la Sécurité Publique prenaient l’affaire au sérieux et promettaient de faire « tous les efforts possibles pour découvrir la vérité ».
Les quotidiens de Pékin, hier après-midi et ce mardi matin, ont relayé les informations de Xinhua, sans donner plus d’informations sur les passagers du SUV. La version sinophone du « Global Times (环球时报) » a publié un commentaire qui indiquait que l’incident de Tiananmen, une place hautement symbolique en Chine, ne « devait pas être politisé » •
 | Sunny Chen 陈雅琦 |
| Correspondante à Pékin | |
| sunny.chen[at]taipeisoir.net | |
Avec Agences
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