La communauté de coraux dans les eaux autour de Kenting, dans le Sud de Taiwan, a fortement diminué durant les 25 dernières années notamment du fait du changement climatique et de la pollution, selon un institut de recherches ce mardi.
Photo: Melithaea ochracea au large de la pointe Sud de Taiwan (RedOrbit).
TAIPEI 臺北 – Les récifs de coraux au sud de Wanlitung (Comté de Kenting) ont diminué d’une couverture recouvrant 47,5% du fond marin en 1985 à seulement 17,7% en 2010, avec une bio-diversité « monotone », comme l’a indiqué Chen Chaolun, chercheur au Centre de Recherches sur la bio-diversité de l’Academia Sinica (AS 中央研究院). De 1999 à 2005, période durant laquelle peu de perturbations ont été observées, la couverture du corail était revenue à son niveau de 1987.
Des espèces de coraux comme les Acropora, Montipora ont presque disparus des récifs, alors que les Favia, Heliopora et Melithaea ont maintenu un niveau quasi-normal, ce qui a pour résultat une diminution sensible de l’habitat pour les petits crustacés qui se nichent dans les coraux, a indiqué M.Chen. La disparition des coraux « lourds » indique que la santé des récifs de coraux est en danger et que la diversité décline.
« Quand une ville change, les citoyens de cette ville changent aussi. La pêche intensive fait que désormais, ce que les plongeurs admirent dans les récifs de coraux ce sont des champs d’algues vertes », indique M.Chen qui a précisé que les algues avaient pris 11,3% de l’espace des coraux en 2003, puis 28,5% en 2010. Près de 300 espèces de coraux existaient autour de Taiwan, c’étaient les maisons de 1 500 espèces de poissons diverses. Les désastres naturels (typhons, séismes) qui sont de plus en plus fréquents et difficiles à contrôler, plus les désastres de la part des humains, affectent les récifs de coraux très sévèrement, a précisé M.Chen.
Il a indiqué que le gouvernement devrait rapidement faire de Kenting un parc National pour préserver l’écologie et y interdire la pêche. « Les communautés de coraux sont bénéfiques à l’économie, avec des revenus annuels de 30 millions de dollars US notamment en tourisme », a précisé M.Chen. « Le gouvernement devrait apprendre aux pêcheurs à pêcher différemment, sans pour autant les empêcher de faire ce qu’ils ont toujours fait, mais uniquement en leur apprenant à vivre d’une manière plus respectueuse de l’environnement », a précisé M.Chen. Pour le moment, deux zones de « pêche interdite » existent à Taiwan, autour des îles Penghu et des îles Pratas, mais cette décision n’a pas été correctement implantée, et la pêche continue à Penghu selon M.Chen •