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La communauté ouïghoure de Pékin craint les retombés de l’attaque terroriste, lundi midi sur la Place Tiananmen (天安門廣場). Les retombés pourraient prendre différentes formes, dans la vie quotidienne, comme dans les affaires.
Photo: un employé vérifiant ce vendredi les caméras de surveillance de la Place Tiananmen (天安門廣場) à Pékin (AFP).
PEKIN 北京 – Depuis que lundi une jeep occupée par trois membres d’une même famille d’origine ouïghour s’est précipitée sur l’entrée de la Cité Interdite pour y exploser, faisant 5 morts (les trois occupants et deux touristes), la Police a mis en place un contrôle d’identité sévère de la population ouïghour, à majorité musulmane.
La propriétaire d’un restaurant ouïghour dans le district de Haidian, indiquait aux journalistes ce vendredi que son restaurant avait déjà été contrôlé deux fois depuis lundi par la Police, pour y vérifier les cartes d’identité de ses employés. Le restaurant n’a pas vu un seul client d’origine « han », c’est à dire la majorité des habitants en Chine, depuis lundi, « alors qu’elle représentait 60% de mes clients avant l’attaque », a indiqué la propriétaire.
« Nous sommes ouïghours, mais nous sommes aussi honnêtes et durs au travail, nous chérissons la prospérité et la vie simple et tranquille, comme tous. Je vis à Pékin depuis 20 ans, et nous espérons que tout pourra revenir à la normal rapidement », a-t-elle indiqué.
La Police a arrêté 5 personnes en relation avec l’incident de lundi, tous originaires de la province à majorité ouïghour du Xinjiang. La Province du Xinjiang est troublée par des clashs ethniques depuis quelques temps, avec de fortes violences l’été dernier.
Durant la semaine écoulée, les médias chinois ont publié de nombreux articles demandant un « front uni contre le terrorisme ». Le Chef du Bureau de la Sûreté publique du Xinjiang, Zhang Zeyu a pour sa part indiqué à un portail d’information en ligne, que l’occident encourageait les « forces séparatistes » au Xinjiang, et donc le terrorisme.
Un éditorial du « Global Times (环球时报) », publié par le groupe « People’s Daily » a indiqué récemment que les terroristes étaient les « ennemis du peuple », et que « les ressortissants du Xinjiang, spécialement les ouïghours allaient en être victimes ».
Rebiya Kadeer, responsable en exil du Congrès Mondial ouïghour, à Munich en Allemagne, a indiqué pour sa part qu’une enquête internationale sur l’incident de lundi à Pékin et ses conséquences devrait être lancée •
 | Sunny Chen 陈雅琦 |
| Correspondante à Pékin | |
| sunny.chen[at]taipeisoir.net | |
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