La Chine va abolir son système controversé de « rééducation par le travail », et va assouplir son système de l’enfant unique ont indiqué les médias d’état ce vendredi. Ce sont les mesures majeures qui ressortent du plénum du Parti Communiste qui vient de se conclure. Les condamnations de peine de mort vont aussi être revues.
Photo: Xinhua
PEKIN 北京 – La modification du système de l’enfant unique va permettre aux couples d’avoir un second enfant, si l’un des deux parents est lui-même enfant unique. La politique de l’enfant unique a été mise en place à la fin des années 70 pour contrôler la population galopante en Chine. « La politique nataliste va être ajustée et améliorée petit à petit, afin de permettre le développement équilibré de la population chinoise », a indiqué Xinhua.
Cependant, alors que certains désiraient voir cette politique purement abolie, le gouvernement a répondu qu’elle était encore nécessaire, du fait qu’une population trop importante pourrait miner le développement économique du pays.
Cette modification, cependant assez importante, « vise à améliorer les droits de l’homme, et être plus juste », indique Xinhua.
Le plénum du PCC a également décidé de réduire, « pas à pas », le nombre de crimes sujets à une éventuelle condamnation à mort, afin de réduire le nombre d’exécutions chaque année.
Quant aux camps de travail, connus sous le nom de « laojiao » ou « laogai », sont largement utilisé pour les prisonniers politiques, les fonctionnaires en disgrâce ou toute personne gênante pour le pouvoir. Actuellement, tout citoyen peut éventuellement être condamné à un maximum de 4 années de camp de travail (rééducation). Cette loi fut décidée en 1957. En 2009, les Nations Unies estimaient à 190 000 personnes enfermées en camp de travail.
En début d’année, 4 villes pilotes avaient remplacé les camps de travail par un système nommé « programme de rééducation des personnes déviantes », a indiqué ce vendredi le « Beijing Times (京华时报) » sans expliquer la différence entre les deux systèmes.
Le Premier Ministre Li Keqiang (李克强) avait indiqué en Mars que le fonctionnement du nouveau système serait détaillé d’ici la fin d’année.
Pour le moment, ce vendredi, peu de détails circulent sur comment seront remplacés les camps de travail, et quid des personnes actuellement emprisonnées dans ces camps ?
Certains analystes déclaraient cependant ce vendredi que certains gouvernements locaux allaient être résistants à ce changement, du fait qu’ils profitent de produits fabriqués dans ces camps, et profite de la peur de ce système pour faire régner l’ordre social •
Sunny Chen 陈雅琦 | |
Correspondante à Pékin | |
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